Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/156

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mentées de moitié, et les prix diminués à proportion ; d’où il est résulté que le Roi a souffert le même préjudice que si les premiers états eussent subsisté : ledit Dechenaux suspect d’avoir, comme chargé de la distribution des vivres aux Acadiens retirés à Québec, fait payer en argent par ledit Cadet une plus grande quantité de rations qu’il n’en avoit réellement fourni auxdits Acadiens, lesquelles rations non fournies ont été néanmoins employées dans les états de consommation, au préjudice du Roi ; et suspect d’avoir reçu annuellement dudit Cadet une somme de 40,000 livres ».

Le sieur Deschenaux fut banni de la ville de Paris pour cinq ans, et condamné en outre à une amende de cinq cents livres et une restitution de trois cent mille livres. La sentence, de plus, devait être affichée en place de grève.

La condamnation portée contre Deschenaux ne le dérangea guère puisqu’il était resté à Québec et qu’elle ne pouvait être exécutée dans la colonie devenue possession anglaise.

Le sieur Deschenaux ne manquait pas de toupet. À l’hiver de 1765, par l’entremise de l’ambassadeur d’Angleterre en France, il demanda un sauf-conduit pour venir se justifier devant le Châtelet de Paris des accusations portées contre lui. Nous voyons par une lettre du président du Conseil de Marine au comte de Guerchy du 30 décembre 1765 que cette demande fut accordée.