Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/162

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qu’il lui rendait. Cadet se vantait peut-être mais il est certain que M. de Saint-Sauveur, secrétaire du gouverneur aux appointements de tout au plus 12,000 livres, retourna en France avec une fortune considérable.

M. de Saint-Sauveur avait des amis en France et ceux-ci réussirent à lui obtenir un poste consulaire. Mais, dit-on, farine du diable retourne en son, et, à sa mort arrivée à l’hôpital des Incurables de Paris, en 1794, il était complètement ruiné.

Le Mémoire du sieur de C. est très dur pour l’ancien secrétaire de M. de Vaudreuil. « Cet homme, dit-il, sans honneur et sans sentiment, employait tous les moyens, licites ou non pour faire fortune. Il demanda à son maître (M. de la Jonquière) la permission exclusive de faire vendre de l’eau-de-vie aux Sauvages ce qu’il obtint. Dès ce moment, il s’attira la haine publique ainsi que son maître, que l’on disait être de moitié dans ce trafic. » Il ajoute : « J’ai eu le plaisir d’oüir dire de ce dernier, en 1759, par M. Murray, gouverneur anglais à Québec, qu’il désirerait que cet homme put lui tomber en main : que si la France, ou pour mieux dire le gouvernement français, avait été indulgent, il avait toléré le vice en cet homme, il voudrait le corriger ; que c’était un traître à son maître, qu’il avait abusé de la confiance qu’il lui avait donnée, qu’on ne voyait en lui que friponnerie, que commerce illicite, qu’il était peiné lui-même de l’aveuglement de ce général… Il est constant qu’il