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leur permettre de faire des fortunes si rapides et si considérables.

Bréard montra tout de suite ses dispositions pour le commerce. À peine trois mois après son arrivée, le 5 novembre 1748, il se faisait accorder, par MM. de la Galissonnière et Bigot, un terrain d’environ quatre lieues de front sur six de profondeur, à la côte de Labrador, pour y faire la pêche au loup-marin. Cette concession lui était faite conjointement avec M. Guillaume Estèbe, garde-magasin à Québec. Le premier pas des deux associés dans leur exploitation fut de chasser, par autorité de justice, tous les pauvres Canadiens qui faisaient la chasse aux loups-marins dans les eaux de leur concession depuis plusieurs années. Pour exploiter la vaste et riche concession qu’il venait de recevoir, Bréard avait besoin de navires. Au lieu d’en acheter, il jugea qu’il ferait des économies en les faisant construire à Québec où le roi avait de grands approvisionnements de bois de construction. Bréard y emprunta donc tout le bois nécessaire et fit faire ses goélettes aux chantiers du roi.

Puis, la pêche aux loups-marins ne suffisant pas à contenter ses ambitions, il entra dans d’autres entreprises maritimes encore plus payantes. Il fit construire plusieurs autres navires, toujours aux dépens du roi.

Le 1er  mai 1749, Bréard remplaçait au Conseil Supérieur Jean-Victor Varin de la Marre, « ap-