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Jean-Baptiste Martel de Saint-Antoine


On a peu d’idées de nos jours des supercheries et des mensonges dont se servaient les parvenus autrefois pour se faire admettre dans ce qu’on est convenu d’appeler le grand monde. Le sieur Jean-Baptiste Grégoire Martel, sieur de Magesse et de Saint-Antoine, nous en fournit un exemple concret.

Une fois riche et établi en France, le sieur Martel, pour en imposer aux nobles qu’il fréquentait, se fabriqua une généalogie magnifique qui, disons-le, fut acceptée sans discussion par les généalogistes royaux, pourtant, bien payés pour empêcher les faux nobles de s’inscrire dans les Armoriaux du royaume. D’après les notes que Martel transmit à l’Armorial de France, son père, capitaine au régiment de Carignan et chevalier de Saint-Louis, aurait été gouverneur de l’Acadie. À la vérité, le père du sieur Martel était arrivé ici en 1672 comme simple soldat dans la compagnie des gardes du gouverneur Frontenac. Il est vrai qu’une fois sa décharge obtenue, Martel père vécut en Acadie mais non comme gouverneur. Il fut simplement petit marchand à Port-Royal. Quand cette ville tomba au pouvoir des Anglais, Martel père revint à Québec et obtint un emploi obscur dans les bureaux de l’Intendance.

C’est là toute l’illustration de la famille Martel. Né à Québec le 26 septembre 1710, Jean-Bap-