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Depuis sept jours ils étaient traînés de village en village, de théâtre en théâtre, lorsqu’on leur annonça qu’ils allaient périr par le feu. Cependant, après une plus mûre délibération, les anciens des villages pensèrent qu’il valait mieux conserver la vie aux Français afin de pouvoir se servir d’eux avantageusement dans l’occasion pour faire la paix.

C’était de la politique sauvage.

Trois Hurons furent condamnés à mourir. L’un d’eux était le brave Ahatsistari, qui périt au milieu des tortures avec toute la grandeur d’âme et la patience d’un martyr.

Les Français ayant la vie sauve, on ne leur fit plus aucun mal. On les coucha sur des écorces d’arbre et on leur donna de la farine d’Inde pour se réconforter et parfois un peu de citrouille à demi-crue. « Leurs mains et leurs doigts étant tout en pièces, dit la relation, il leur fallait appaster comme des enfants. »

Lorsque les captifs eurent repris assez de force, on parla de les ramener aux Trois-Rivières pour les rendre aux Français, mais les chefs ne purent s’accorder.