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En septembre, une simple aventure occasionna la mort de Goupil. Il ôta un jour le bonnet d’un enfant qui vivait dans sa cabane, et lui fit faire un signe de croix. Un vieillard superstitieux, aïeul de l’enfant, prit cette action pour un maléfice, et ordonna à son neveu de tuer le français ; le neveu exécuta fidèlement cet ordre barbare.

Un jour, comme le père Jogues et le jeune chirurgien rentraient au village, récitant leurs prières, deux jeunes gens les arrêtèrent, et l’un d’eux, tirant une hache cachée sous son vêtement, en porta un coup violent sur la tête de René Goupil, qui fut renversé et mourut peu d’instants après, en prononçant le saint nom de Jésus. À la vue de la hache ensanglantée, le père Jogues se jeta à genoux, ôta son bonnet, et se recommandant à Dieu, attendit que la hache lui tombât sur la tête. « Lève-toi, lui dit le meurtrier, je n’ai pas le droit de te tuer, car tu appartiens à une autre famille. »

Après avoir traîné le corps de Goupil dans le village, on le jeta dans un torrent voisin où

    commandants de la Nouvelle-Belgique, par les États-généraux de la Hollande, à qui la reine régente de France l’avait fait demander avec les plus vives instances. (Charlevoix).