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Sur cette rive inhospitalière, les bons bourgeois de Québec se contentaient de tendre des pêches à l’entrée des nombreux ruisseaux qui se jetaient de la côte, et où le poisson abondait. Voilà tout.

Montréal et Trois-Rivières, postes avancés, avaient eu pour les défendre des hommes de guerre. Dans Beauport, à Beaupré, dans l’île, s’était dirigée, guidée par les seigneurs ou des chefs de file, une émigration assez compacte. Dans Lauzon, le concessionnaire habitant Paris, occupé à refaire sa fortune et à procurer l’avancement de sa famille, ne songeait guère à peupler les nombreux domaines qu’il lui avait plu de se découper dans la carte du pays.

Les colons isolés, qui s’aventurèrent dans Lauzon, devaient avoir des caractères bien trempés, être capables de sacrifice et de dévouement. Le premier qui se présenta fut Guillaume Couture.

Celui-là était un colon comme en voulait Talon pour peupler les environs de Québec : un de ces hommes courageux, capables de contribuer à la défense du pays sans que le roi eût besoin de les payer[1].

  1. Lettre de Talon au ministre, 1667.