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À la vie laborieuse de l’interprète succède la gloire du découvreur. Aux lauriers de Nicolet Viennent s’ajouter les lauriers d’un La Vérendrye et d’un Jolliet. Pendant que ceux-là avaient pénétré dans les régions du midi et de l’ouest, Couture devait pousser ses recherches vers le nord.

Dès 1612, le célèbre navigateur Hudson avait reconnu la baie qui porte son nom. Cette découverte semblait tomber dans l’oubli. Les Anglais, d’ordinaire si actifs et si entreprenants, s’étaient contentés d’applaudir aux voyages de leur illustre compatriote sans s’occuper d’en tirer profit. Dans ces régions immenses, inconnues, pleines de mystères, habitaient des peuplades nombreuses. Déjà, la nation des Nippissingues avait entendu raconter qu’une race étrangère était venue s’établir sur les bords du Saint-Laurent. Cette nouvelle transmise par quelques-uns des leurs qui l’avait apprise, dans les excursions de chasse, des Sauvages du littoral, avait vivement piqué leur curiosité. Désireux d’entrer en relations de commerce avec ces gens nouveaux, curieux aussi d’entendre les prédications étranges des hommes de la parole, un capitaine nippissingue avait été député avec plusieurs de ses compatriotes auprès