rités, en diminuer les angles, pour la marquer surtout de l’empreinte harmonieuse d’esprits croyants, naïfs et satisfaits, de la grâce sereine de la vertu heureuse ou résignée et surtout de cette jeunesse de cœur qu’elles seules conservent toute la vie.
Elles hâteront ainsi l’hymen si désirable de la littérature et de la science, de la poésie et de la raison ; hymen qui semble si éloigné qu’un poète en quelque sorte ne peut plus être savant, ni un savant, poète ; hymen bien nécessaire pourtant, car c’est par lui seulement que s’accomplira celui des temps et des idées, que s’effacera cette déplorable scission du passé et de l’avenir, de la pensée et du sentiment, du beau et du bien, du juste et de l’utile aujourd’hui en guerre ouverte.
Tous les esprits, dans notre époque, sont atteints de fatigue, d’ennui, de doute moral ; les hommes surtout, parce que le doute saisit l’esprit avant le cœur. Chacun cherche un mieux dans le vrai et dans le bien, le poursuit sous toutes les formes, dans toutes les routes de l’existence et s’agite sans le trouver. Les femmes s’étonnent un peu de ce malaise dont elles ignorent les causes, de cette attente vaine d’un je ne sais quoi qui ne vient pas. Elles en souffrent sans savoir pourquoi, en sont saisies sans se l’avouer ; elles sentent le vide autour d’elles, et ne savent de quoi le remplir ou le remplissent trop souvent d’idées erronées, de préoccupations frivoles ou plus ou moins fantastiques. Toutes les affections sont émoussées, toutes les