mologie de ce mot m’en donne le droit. Qu’on l’appelle d’un autre nom, si l’on veut.
La philosophie que je veux vous proposer est idéaliste, mais non dans le sens que les Allemands ont donné à ce terme, qui pour eux signifie irréel, créé de l’idée, posé par la pensée, émané du moi pensant ou plutôt rêvé par lui ; elle est idéaliste dans le sens esthétique, c’est-à-dire qu’à travers toutes choses elle poursuit l’idéal de l’ordre, du bien souverain, du bien absolu. Mais autrement elle est réaliste, en ce sens qu’elle affirme l’existence des êtres comme substance et comme phénomènes, la réalité de leurs conditions d’existence, de leurs lois fixes et générales, de leurs formes essentielles et de leurs accidents passagers. Elle affirme comme substance réelle tout ce qui agit, tout ce qui se manifeste comme force virtuelle ou actuelle en l’homme ou hors de l’homme. Elle s’attache aux faits, les constate et cherche à tout expliquer sans rien inventer de nouveau dans le plan de la création ; elle est enfin essentiellement spiritualiste. Elle spiritualise jusqu’à la matière trop longtemps méconnue, trop longtemps l’objet d’un mépris injuste, né d’un ascétisme immoral et dénaturé, non moins que d’un dualisme impie emprunté des cosmogonies de l’Orient. Tout est bien et bon dans les œuvres du Créateur ; en blâmer quelqu’une comme essentiellement viciée, c’est s’élever contre Dieu même.
Tel est mon plan, tels sont mes principes. Cette philosophie que je viens vous offrir, mesdames, j’ai