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Page:Royer - Introduction à la philosophie des femmes, 1859.pdf/29

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l’intention de l’écrire un jour ; c’est ainsi que je la soumettrai au jugement des hommes. Ils l’adopteront, si elle leur convient ; s’ils la repoussent, nous la garderons pour nous, pour notre usage, en attendant qu’ils aient achevé la leur.

C’est donc avec le but final de prouver Dieu parfait dans toutes ses œuvres que nous commencerons une course à vol d’oiseau à travers le monde de la pensée, que nous planerons sur les hauteurs de la science.

Lorsque du sommet d’une montagne on jette ses regards sur le vaste horizon qui se déploie devant eux, d’un seul coup d’œil on en embrasse à la fois les bornes et l’étendue. On suit au-dessous de soi les sinuosités des torrents, on interroge les profondeurs des vallées ; on aperçoit et les chalets parsemés sur les pentes des pâturages, et les hameaux groupés dans les gorges ou sur les plateaux, et les villes plus gravement assises au loin dans les plaines. Quelques heures suffisent pour tout considérer et pour graver dans le fond de l’esprit une image pittoresque, grandiose, ineffaçable qu’on retrouve tout entière, animée et vivante dans son ensemble, sinon dans tous ses détails, chaque fois que la mémoire tente d’en évoquer le souvenir. Mais, pour explorer chacune de ces vallées, de ces gorges, de ces plaines ; pour étudier ces assises rocheuses, leur formation, leur nature, la végétation qui les recouvre, les espèces vivantes qui les habitent ou qu’elles recèlent dans leurs flancs pierreux ; pour connaître enfin avec détail ces habitations éparses, les mœurs,