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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/110

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96 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

nouies, et grandes, assez semblables à celle des Aubergines ; elles ne sont composées que d’une seule feuille à cinq angles[1] avec cinq lignes ou rayons d’un vert jaunâtre qui parcourent les lobes dans leur longueur ; au milieu de ces fleurs se trouvent d’ordinaire cinq étamines roussâtres ou plutôt jaunâtres, autour du style verdâtre proéminent. Ces fleurs exhalent une odeur qui
Fig. 30 à 33. — Une tige fleurie et tuberculifère de Pomme de terre, avec deux fleurs et un fruit (plus grossis) d’après la gravure sur bois (réduite d’un quart) du Prodomos Theatri botanici de Gaspard Bauhin (1620).
rappelle en quelque sorte celle des fleurs du Tilleul[2]. Les fruits ronds qui leur succèdent pendent plusieurs ensemble en forme de grappe et sont portés sur de longs pédicules, comme ceux de la Morelle noire ; quelques-uns de ces fruits sont de la grosseur d’une petite noix, d’autres d’une noisette ; d’autres enfin sont plus petits, pas encore mûrs, et d’une couleur d’un vert noirâtre. Lorsque les fruits sont mûrs, ils deviennent d’un brun rougeâtre, plus rarement blancs et striés, et contiennent une pulpe humide et blanchâtre qui est remplie de nombreuses graines, petites, plates, presque rondes, brunes, qui rappellent celles de la Belladone. Quant aux tubercules, ils sont quelquefois de la grosseur du poing, d’autres fois plus petits ; leur forme est oblongue, très rarement phalloïde, et leur surface inégale présente des yeux, indices des germes de l’année suivante ; ils sont couverts d’une pellicule brune ou d’un

  1. — Il s’agit de la corolle.
  2. — Cette constatation serait intéressante à noter, si elle ne semblait pas copiée dans Ch. de l’Escluse.