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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/146

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132 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

ron[1], distribués en planches de 5 pieds. Les socs du semoir m’ont été très utiles pour cette plantation ; car je m’en suis servi pour former au milieu des planches 2 petits sillons à 4 pouces environ de profondeur : j’ai placé ensuite entre les 2 sillons un très long cordeau qui avoit des nœuds de pied en pied, et vis à vis chaque nœud on enfonçoit avec la main 2 grains dans les sillons que l’on recouvroit ensuite, en poussant un peu de terre du bord : cette opération s’est faite très promptement.

» Les Pommes de terre ont été plantées par rangées simples à un pied l’une de l’autre dans la même rangée. Les platebandes avoient 5 pieds : il m’a paru que cette distance n’étoit pas trop grande, car les feuilles se touchoient. Les platebandes ont été labourées plusieurs fois avec la charrue : chaque pied étoit fourni d’une grande quantité de fruit que la sécheresse a empêché de parvenir à la grosseur que la force de ces plantes donnoit lieu d’espérer : le journal a produit 28 sepliers[2], les boisseaux combles. »

Dans le tome V du même ouvrage, Duhamel du Monceau publie en 1757 un second Résumé d’expériences culturales faites par M. de Villiers dans sa propriété de Villiers-en-Lîeu, après avoir fait connaître que d’après l’estimation de son correspondant, le produit des Pommes de terre avait été « sur le pied de 50 septiers pour un arpent[3]. »

» Culture des Pommes de terre suivant la nouvelle méthode, par M. de Villiers. Il y a des Pommes de terre de plusieurs espèces. Celle que je cultive est de moyenne grosseur. Elle se plante à la fin d’Avril ou au commencement de Mai, et mûrit en Octobre. Je


    sous leur nom actuel par un agronome. On se rappelle que Frezier s’était déjà servi de ce nom, en 1716.

  1. — Le journal représentait, d’après Duhamel du Monceau, 80 perches carrées : la perche ayant 22 pieds-de-roi de longueur, et la perche carrée, 484 pieds carrés, c’est-à-dire 51 mètres carrés, chaque journal avait une superficie de 4.080 mètres carrés et les quatre journaux, 16.320 mètres carrés.
  2. — C’est-à-dire environ 43 hectolitres, et pour les 4 journaux 172 hectolitres, ce qui représenterait seulement 105 hectolitres à l’hectare. L’hectolitre (mesures combles) pesant environ 80 kilogr, l’hectare aurait produit 8.400 kilogr.
  3. — 50 seliers équivalant à 78 hectolitres et l’arpent de 100 perches de 22 pieds à environ un demi-hectare, le produit à l’hectare pourrait être évalué aujourd’hui après de 156 hectolitres, soit en poids 12.480 kilogr.