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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/158

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144 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

mément à cette lettre, il soit possible par un suffrage tel que celui de la Faculté de détromper le public sur l’usage d’une nourriture qui peut-être d’une très grande ressource pour lui, si elle n’est pas contraire à sa santé. Je suis, Monsieur, votre très humble et très affectionné serviteur. Signé : Terray[1] Au dessous de la signature était écrit : à Monsieur le Doyen de la Faculté de médecine de Paris.

» Lecture fut ensuite donnée de l’extrait du Journal qui avait pour titre : Annonces, affiches et avis divers de la haute et basse Normandie. Cinquième feuille hebdomadaire du Vendredi, premier février 1771. page 19. Lettre d’un vrai citoyen adressée aux médecins sur le pain fait avec les pommes de terre etc.

» Après cette lecture et la discussion qui s’ensuivit, une Commission fut nommée à la majorité des suffrages. Elle fut composée, parmi les anciens, de MM. de Gévigland, Bercher et Macquer, parmi les nouveaux, de MM. Salin, Roux et Darcet, et chargée de répondre à la question posée au Doyen par M. l’abbé Terray, et de faire un Rapport sur ce sujet devant la Faculté, dans une prochaine séance. Ainsi conclu. L. P. F. R. Le Thieullier, Doyen ».

« Le Dimanche, 23 Mars 1771, il y eut convocation de tous les Docteurs médecins des Écoles supérieures, à la même heure, 10 heures du matin, après la messe. Les éminents Commissaires devaient donner lecture de leur Rapport en réponse à la Lettre du très illustre Contrôleur général des finances, et il en devait être ensuite délibéré.

» Dans cette séance, les éminents Commissaires ont réfuté clairement, savamment et complètement les objections émises dans l’opuscule ayant pour titre : Lettre d’un vrai citoyen sur le pain fait avec les Pommes de terre. Leur Rapport érudit fut loué unanimement, et, de l’assentiment général, il fut décidé qu’il serait envoyé, au nom de la Faculté, au très illustre Contrôleur général des finances. — Ainsi conclu. L. P. F. R. Le Thieullier, Doyen »

« Peu après, ce Rapport fut imprimé aux frais du Trésor royal et rendu de droit public pour toute la France, par les soins et la volonté du Contrôleur général des finances ».


  1. — L’abbé Terray (Joseph-Marie), Contrôleur général des finances, né en 1715, mort en 1778.