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SON INTRODUCTION EN FRANCE 147

différer l’usage jusqu’à ce que, par une décision précise, vous nous ayez appris à quoi nous devons nous en tenir ?

» Je suis avec respect, Messieurs, votre etc. »

C. de F***

Il ne nous a pas été possible, malgré de nombreuses recherches, de retrouver le Rapport de la Faculté de médecine de Paris, qui cependant avait dû être distribué dans toute la France. Mais nous sommes heureux de pouvoir insérer ici la réponse que la Feuille hebdomadaire de Normandie crut devoir publier à la réception de ce Rapport médical. Voici l’article de cette Feuille hebdomadaire, en date du Vendredi, 5 Juillet 1771.

« POMMES DE TERRE.

» Tout ce qui concerne l’humanité est précieux aux yeux de l’homme sensible, et mérite bien en effet qu’on y regarde de près. Une lettre insérée dans notre cinquième Feuille du premier Février dernier, par un Anonyme (connu de nous), sembloit douter d’après divers Auteurs, d’une partie des bonnes qualités attribuées aux Pommes de terre. Les raisons employées dans cette Pièce sont venues aussi-tôt à la connaissance de M. le Contrôleur général ce Ministre, pour qui la conservation des citoyens est précieuse, a sur le champ consulté la Faculté de Paris qui, après un examen et une délibération dignes d’elle, a décidé que la nourriture des Pommes de terre est bonne et saine, nullement dangereuse et qu’elle est même très utile. La longueur de cette Pièce ne nous permet pas de la rapporter ; elle mérite sûrement l’attention du public, et ne peut être trop répandue. Nous avons la double satisfaction d’exécuter les ordres de M. l’Intendant, dont le zèle est connu, et d’annoncer qu’on la trouvera en notre Bureau. Une troisième, qui ne nous touche pas moins, est de n’avoir pas été désapprouvés par un grand Ministre et par la Faculté de Paris, comme nous l’avons été crûment par plusieurs personnes, d’ailleurs respectables ; mais telle est notre position, qu’avec les vues les plus droites, nous ne pourrons plaire à tout le monde : les hommes parlent souvent comme ils sont affectés ; il n’appartient qu’à un petit nombre de voir l’ensemble, de l’apurer, de le sentir ; c’est l’approbation de ceux-là, sur-tout, que nous nous efforçons tant de mériter, et à qui nous serions au désespoir de déplaire.