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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/281

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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

donner la certitude de la réalité de l’existence et de la vitalité de ce parasite nouvellement connu. En effet, son mucus plasmodique, se frayant un passage à travers la chair du tubercule, pénétrait dans les germes et, les accompagnant dans leur mouvement ascensionnel, manifestait bientôt sa présence sur l’épiderme des tiges et sur les jeunes feuilles, sous la forme de taches brunâtres ou roussâtres, dans lesquelles l’examen microscopique nous permettait de retrouver un mucus identiquement semblable à celui des tubercules. Une autre expérience nous apprenait de quelle façon ce Pseudocommis pouvait se multiplier et se répandre dans l’atmosphère, pour être transporté, avec les infimes poussières du sol, au gré de tous les vents. Nous avions placé deux de ces tubercules malades dans une terre humide, en laissant les germes se développer dans un air sec. Au lieu de se glisser alors dans les tiges et les feuilles de ces germes, le mucus plasmodique sortait des tubercules et venait s’épanouir à la surface de la terre humide, englobant de très minuscules cristaux de silice ou se concrétant en kystes grumeleux microscopiques. Nous avons eu, depuis, l’occasion de vérifier, sur diverses plantes, la présence de ces particules de mucus plasmodique et de ces kystes, et de nous assurer que c’était bien ainsi, au moyen de cette dissémination effectuée par les courants d’air, que la maladie se propageait, un nouveau mucus produit par ces plasmodes ou ces kystes pénétrant par une sorte d’imbibition dans les tissus végétaux sur lesquels ils avaient été transportés. Cette maladie est, du reste, très répandue, si répandue même que lorsque les conditions d’humidité et de chaleur nécessaires favorisent l’extension et le développement du Pseudocommis, presque toutes les plantes en sont plus ou moins attaquées. Certaines cependant paraissent résister à ses attaques ; mais un assez grand nombre hospitalisent ce parasite et ce n’est pas sans en souffrir très nettement, car il mortifie tous les tissus qu’il envahit.

Voici maintenant comment nous avons été conduit à établir que le Pseudocommis était bien la cause efficiente de la maladie de la Frisolée. Des Pommes de terre présentant dans leur chair les taches roussâtres ou brunâtres produites par le parasite, germèrent au printemps dans une chambre où nous les avions conservées pendant l’hiver. Sur quelques-unes, tous les germes ne tardèrent pas à subir un temps d’arrêt dans leur développement : leur extrémité