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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

observations précises de M. de Gasparin ; que cette influence désastreuse a détérioré de 10 à 50 pour 100 de la récolte des champs de Pommes de terre.

» Attaquant d’abord les tiges aériennes affaiblies par l’influence des temps humides et sombres de 1845 ; portant, en général, ses atteintes sur les tubercules aux approches de la maturité ; se propageant après la récolte ; ouvrant l’accès à tous les genres d’altération des corps organisés ; n’épargnant guère que les variétés hâtives rentrées avant l’invasion du mal dans chaque localité. Rien de semblable ne s’était vu en France, même durant les années plus humides, et notamment en 1816 ».

Payen disait aussi en 1847 : « La grande expérience subie en Amérique depuis 1843, et chez nous pendant les deux années dernières, s’accorde avec les épreuves bien autrement rudes et graves sous lesquelles l’Irlande gémit encore ; elles conseillent de varier les cultures afin d’éviter, en tous pays, de fonder la nourriture de l’homme sur la récolte trop exclusive d’une seule plante alimentaire, afin aussi d’élever la fécondité du sol par les meilleurs assolements ».

Enfin, Payen ajoutait en 1849 : « Les maladies qui attaquent les plantes semblent avoir généralement pour effet de limiter l’étendue du terrain occupée par chacune des espèces végétales à la surface du globe ; de même que l’on a remarqué diverses causes de destruction venir frapper certains animaux ou insectes lorsqu’ils se sont multipliés outre mesure, aucune des maladies des plantes ne s’est propagée aussi vite que celle qui affecte les Pommes de terre, depuis six ans dans l’Amérique septentrionale et depuis près de cinq ans, en Europe et dans une partie de l’Afrique…

» Nous avions indiqué déjà le parti qu’on pouvait tirer de tous les tubercules atteints, en les faisant consommer à temps ou réduire en fécule sans les enfermer en silos. Nous déclarions aussi que plusieurs variétés hâtives avaient plus de chances d’échapper aux atteintes du mal ; que même les variétés tardives plantées tôt et récoltées avant la saison ordinaire de l’invasion partageraient, jusqu’à un certain point, ces chances favorables.

» Quant aux moyens de prévenir la Maladie par la régénération de l’espèce, nos premières observations ne permettent guère d’en espérer le succès. Les expériences de M. Vilmorin et de plusieurs