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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

été de son avis. Des dessins très nets furent publiés par l’auteur de la découverte dans le Gardener’s Chronicle, et des discussions assez vives s’engagèrent à cette occasion à la Société Linnéenne de Londres, lesquelles furent en partie favorables à M. Worthington Smith. Ce serait sortir de notre sujet que de reproduire les débats de cette polémique, et même de faire connaître ici les résultats des observations purement mycologiques de cette découverte, d’autant plus qu’il fut reconnu par la suite que les spores dormantes en question, attribuées du Peronospora infestans, n’étaient en somme que des fructifications normales d’une tout autre espèce de Champignon. Mais De Bary, en prenant une part active au débat, fut amené à publier en 1876 un fort intéressant Mémoire dans le Journal de la Société royale d’Agriculture de Londres. Nous laisserons de côté tout ce qui, dans ce Mémoire, se rapporte à la réfutation du travail de M. Worthington Smith[1], pour en extraire certains passages qui viendront compléter ceux que nous avons cités plus haut du Mémoire de De Bary, paru en 1863. Nous ajouterons que, d’après une étude nouvelle du Peronospora infestans. De Bary avait reconnu que cette espèce présentait un caractère particulier qui ne se rencontrait pas sur les autres espèces de Peronospora. Il s’agissait du mode de formation des conidies ou sporanges à l’extrémité des rameaux fructifères de l’appareil reproducteur, lesquels montrent en effet une sorte de renflement allongé, qui est étranglé près du rameau, et se termine par le sporange. Cette production, préalable à la formation de ce dernier, a paru à De Bary avoir une assez grande importance dans la Classification des Péronosporées pour motiver la création d’un nouveau genre, qu’il a appelé le genre Phytophtora, On ne sera donc pas surpris de lui voir désormais désigner le Champignon parasite de la Pomme de terre sous le nom de Phytophtora infestans. De plus, l’étude de la formation des spores dormantes ou secondes fructifications des Péronosporées avait fait de nouveaux progrès. On avait reconnu que les concep-

  1. — Il a été question, dans ce débat mycologique, d’un Champignon parasite que De Bary avait nommé Pythium vexans, et qui dans ses cultures apparaissait parfois à la place du Phytophtora. Nous avons constaté plusieurs fois que, dans des tubercules ramollis, ce Pythium se trouvait associé à ce dernier, dans les tissus malades. Il en sera, du reste, question plus loin.