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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE
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» Il n’est peut-être pas non plus très improbable que les oospores du Phytophtora, dans un climat différent de celui de l’Europe centrale, puissent être observées sur des plantes nourricières qui ne les produiraient pas chez nous. Il conviendrait, étant donné cette supposition, de faire de nouvelles recherches dans la patrie même de la Pomme de terre. Mais en attendant, nous ne pouvons émettre sur ce sujet que de pures idées spéculatives.

» Dans une publication précédente, j’ai peut-être été le premier à appeler l’attention d’une manière spéciale sur ce fait que le mycélium du Phytophtora, de même que celui d’autres parasites vivant sur certaines plantes vivaces, pouvait être vivace lui-même dans les parties survivantes de la plante hospitalière, c’est-à-dire pour la Pomme de terre, dans ses tubercules. J’ai plusieurs fois parlé de ce fait qui se prouve facilement par des expériences fort simples et bien connues ; je n’en dirai donc ici que quelques mots.

» Sur de grandes quantités de Pommes de terre, on n’en trouve très souvent que quelques-unes qui soient malades, je veux dire renferment le mycélium vivant du Phytophtora. Il n’y a pas lieu ici de discuter sur la préexistence du Champignon dans le champ où l’on aurait planté de ces tubercules malades. Je ne dis pas que ceci ne peut pas arriver assez souvent ; mais, dans le cas même où il n’en serait pas ainsi, le Champignon pourrait encore, sans qu’on le sût, se trouver dans les champs conservé dans des tubercules malades, parce que, comme je l’ai déjà dit, le mycélium forme directement dans le tubercule des sporanges lorsqu’il est placé dans une atmosphère humide, et cette condition se trouve remplie pendant la température ordinaire du printemps. Ce fait se vérifie aisément sur des sections fraîches ou sur des parties blessées d’un tubercule malade. Dans les celliers humides, les filaments qui développent les sporanges peuvent se frayer un chemin à travers la pelure restée entière, et en particulier par les yeux. Il suffit que cette éruption se produise sur une seule Pomme de terre, dans le cellier ou dans le magasin, pour que les sporanges une fois produits tombent sur d’autres Pommes de terre et y demeurent adhé-

    Phytophtora comme attaquant, dans l’Équateur, les fruits comestibles du Solanum muricatum Ait. Il l’a observé sur le Solanum caripense Kunth, à Quito, et sur le Petunia hybrida, à Upsal.