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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/356

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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

Août avant la grande apparition du parasite. Mais ce procédé ne pouvait guère convenir que pour des variétés horticoles. Les variétés à grand rendement, recherchées par l’Agriculture et l’Industrie, ont besoin de plus de temps pour mûrir leurs gros tubercules, et les récoltes ne peuvent s’en faire utilement avant les mois de Septembre et d’Octobre. Il fallait donc tenter de combattre le parasite, d’en prévenir le développement.

Dans un Mémoire qui a pour titre : Moyens de combattre et de détruire le Peronospora de la Pomme de terre, et qui a été publié par la Société d’Agriculture de France en 1887, un agronome danois, M. Jensen, fit connaître divers moyens d’arrêter les ravages de la Maladie. S’inspirant des travaux de De Bary, il chercha d’abord à empêcher les sporanges du Phytophtora infestans de pénétrer dans le sol jusqu’aux tubercules. Il constata que, dans une terre forte, sur 100 000 sporanges, 600 ne pénétraient que jusqu’à 5 centimètres, et qu’aucun ne dépassait 15 centimètres. Il proposa donc de protéger les plants de Pommes de terre au moyen d’un buttage de protection, c’est-à-dire en recouvrant les pieds avec une couche de terre d’environ 12 à 15 centimètres d’épaisseur. Des expériences pratiques, faites dans les champs, en attestèrent les très bons résultats, et prouvèrent que ce buttage ne nuit pas au rendement. M. Jensen conseilla de pratiquer le buttage dont il s’agit avec inclinaison des fanes d’un seul côté, plutôt que de le faire sur les deux côtés, sans inclinaison de fanes, ce qui laisserait les tiges dressées. S’occupant des soins donnés à l’arrachage, M. Jensen, dans le but de faire perdre aux sporanges qui restent sur les feuilles toute leur vitalité, donna aussi le conseil de n’arracher que deux semaines environ après que les fanes ont séché, et de ne le faire que par un temps sec et plus spécialement dans l’après-midi. Cet agronome fit en outre quelques expériences pour arriver à connaître l’influence exercée par diverses températures sur le développement du Phytophtora. Il reconnut ainsi que les sporanges en étaient tués en général par une température de 25° C, et sans exception par celle de 40° C, agissant sur eux pendant deux heures ; enfin qu’il ne se produit pas de sporanges à une température de 5° C et au dessous. Quant au mycélium, il était tué dans les tubercules malades qui restaient exposés pendant quatre heures à une température de 40° C, laquelle ne nuit en aucune façon à leur propre fa-