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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/364

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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

Nous désirions donc répéter cette expérience ou en faire d’autres semblables en plein champ. Mais nous n’avons pu mettre ce projet à exécution, par suite d’une difficulté que nous n’avions pas prévue : c’est qu’il nous a été impossible de conserver, plus d’un mois après la récolte, des Pommes de terre attaquées par le Phytophtora, et cela pendant deux années consécutives, en 1896 et en 1897. Les tubercules, dans lesquels ce parasite a pénétré, se présentent dans un état particulier de ramollissement : l’épiderme se plisse en se rabattant sur la chair devenue pâteuse, humide, mais non déliquescente, ce qui provient d’un affaissement du tissu parenchymateux parcouru par les filaments du mycélium du Champignon, qui exercent une action dissolvante sur les grains de fécule et perforent les membranes cellulaires.


Fig. 146 — Tyroglyphus echinopus Robin. (Grosst. 100/1.)

En examinant, un mois après la récolte, des tubercules où nous avions remarqué la présence du Phytophtora, nous fûmes surpris de ne plus en trouver çà et là que des traces. La chair pâteuse des Pommes de terre contenait, à la place, d’autres filaments mycéliens qui appartenaient à deux autres Champignons, signalés déjà par De Bary : son Pythium vexans et l’Artotrogus hydnosporus de Montagne. Avec eux, se montrait, dans la plupart des cellules, une très petite Bactérie, plus ou moins animée de mouvement, que nous avons appelé Bacterium lactescens, parce qu’elle vient constituer, à la surface de la chair pâteuse du tubercule, un liquide laiteux qui simule un mucus de Microcoque. Cette Bactérie est d’abord sphé-