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TYPE SAUVAGE DE LA POMME DE TERRE 23



plante puisse se trouver sur les montagnes stériles du Chili central, où une goutte de pluie ne tombe pas pendant plus de six mois, et dans les forêts humides de ces îles méridionales ».

» Il ne peut y avoir là d’erreur. Un naturaliste, comme M. Darwin, ne peut pas ne pas reconnaître des Pommes de terre, lorsqu’il les a vues, et toute son histoire de leur découverte est exactement celle d’une plante sauvage. Il est bien certain, toutefois, que dans le Chili même la Pomme de terre croît spontanément, sous la latitude de Valparaiso, car elle a été décrite sous le nom de Maglia par Molina et d’autres ; et cette Pomme de terre, apportée en Angleterre par M. Caldcleugh dans l’année 1822, qui a poussé dans le jardin de la Société, ne peut pas plus être distinguée de nos variétés cultivées que celles-ci d’aucune autre. Il est vrai qu’elle en a été séparée botaniquement, soit comme une race, soit comme une espèce, sous le nom de Solanum Commersonii[1], mais les échantillons de ce Maglia que j’ai ici, et qui ont été recueillis dans le jardin en 1825, appartiennent sans aucun doute à l’espèce qui est présentement cultivée dans toute l’Europe.

» Le Dr Hooker (Flora antarctica) donne plus d’extension à la Pomme de terre sauvage en y comprenant le Pérou, Mendoza et Buenos-Ayres, le Maglia gagnant entièrement à travers le continent et croissant aux environs de Buenos-Ayres, dans les haies. Cette dernière station est signalée sur l’autorité de feu le Dr Gillies, mais comme il n’est pas tout à fait certain que la plante qu’il a trouvée dans cette localité soit réellement le Maglia, il semble préférable de limiter l’habitat non douteux de la Pomme de terre sauvage entre les parallèles du 30° au 48° de latitude sud. »

Lindley, qui paraît avoir eu du type spécifique de la Pomme de terre une conception très large, quant à ses caractères distinctifs, lit, en effet, « que c’est une erreur de croire que le Solanum tuberosum est inconnu à l’état sauvage au Mexique ». Il établit cette opinion, dans ce même mémoire, sur des cultures faites avec des tubercules envoyés à la Société d’horticulture de Londres par M. Uhde, qui avait résidé pendant plusieurs années dans l’ouest du Mexique, et qui avait étiqueté ces tubercules : « Pommes de terre


  1. — Il convient toutefois de faire remarquer ici que le Solanum Maglia et le Solanum Commersonii sont deux espèces parfaitement distinctes.