Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
24 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

mexicaines sauvages, recueillies à une altitude de 8 000 pieds. » Or ces cultures avaient produit divers types, entre autres une plante haute, à tiges et feuilles velues et blanchâtres, très stolonifère, sur les stolons de laquelle croissaient de petits tubercules pas plus gros que des haricots. Lindley n’y voit qu’une simple variété du S. tuberosum, mais trouve dans ses cultures deux types très différents, qu’il ne rattache pas à cette espèce, et qu’il décrit et nomme Solanum demissum et cardiophyllum. Peut-être cette diversité de types aurait-elle dû appeler davantage son attention sur celui qu’il rattachait comme variété au S. tuberosum. Quoi qu’il en soit, il parle encore d’autres cultures faites avec un nouvel envoi de M. Uhde, d’échantillons étiquetés : « Tubercules d’une Pomme de terre rouge, trouvés à l’état sauvage au Mexique, à 8 000 pieds d’altitude, probablement apportés du Pérou », et « Tubercules d’une Pomme de terre trouvée au Mexique, supposée être péruvienne », enfin « Pommes de terre rouges, semblables aux Péruviennes. »

« Des plantes, dit Lindley, qu’on en avait obtenues, une avait des tubercules blancs en forme de rognons. Leur tige et leur feuillage ressemblaient tout à fait à ceux de certaines variétés de notre Pomme de terre, mais elles différaient des autres qui avaient été envoyées du Mexique en même temps qu’elles. »

Lindley avait constaté, en même temps, que ces nouveaux types ne résistaient pas non plus aux atteintes de la maladie.

D’un autre côté, nous trouvons dans la Géographie botanique raisonnée d’Alphonse de Candolle (1855) la traduction suivante d’une lettre écrite du Chili, en 1847, à Sir William Hooker par M. Cruckshands (Journal de la Société d’hortic. de Londres), Les observations de ce dernier nous paraissent avoir eu pour objet la Pomme de terre Maglia dont il a été question ci-dessus.

« On objecte souvent, écrit M. Cruckshands, que dans les pays où la Pomme de terre croît à l’état sauvage, elle pourrait, comme on l’a remarqué pour d’autres plantes en Amérique, avoir été introduite et n’être pas une espèce indigène. Il y a cependant beaucoup de motifs pour croire qu’elle est indigène au Chili et que les pieds qu’on y trouve sauvages ne sont pas le produit accidentel des plantes cultivées. On les trouve ordinairement sur des pentes rocailleuses et escarpées où l’on n’aurait jamais pu les cultiver, et