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TYPE SAUVAGE DE LA POMME DE TERRE 25

où le transport accidentel que l’on présume avoir été fait n’aurait pas pu s’effectuer. Cette Pomme de terre sauvage est très commune à Valparaiso, et je l’ai suivie sur la côte à quinze lieues au nord de cette ville ; mais je ne sais pas jusqu’où elle s’étend, soit au nord, soit au midi. Elle habite surtout les falaises et collines du bord de la mer, et je ne me souviens pas de l’avoir vue à plus de deux ou trois lieues des côtes. Il y a une circonstance non mentionnée dans les livres, c’est que la fleur est toujours d’un blanc pur, sans trace de cette teinte pourpre, si commune dans les variétés cultivées, circonstance que je regarde comme une forte preuve de son origine spontanée (pourquoi ? dit M. de Candolle). Je déduis une autre preuve de ce fait, qu’on la trouve souvent dans les endroits montueux, loin des cultures, et qu’on ne la voit pas dans le voisinage immédiat des champs et des jardins où l’on cultive la Pomme de terre, à moins qu’un courant d’eau traversant le terrain ne puisse entraîner des tubercules dans les lieux non cultivés. »

» M. Cruckshands, ajoute M. de Candolle, présume que les Pommes de terre sauvages des environs de Lima dont parlait Pavon, doivent leur origine à cette dernière circonstance, au moins pour les parties basses, voisines de la rivière de Chancay, mais il ajoute que l’introduction est moins probable pour les collines, aujourd’hui incultes. »

Quoi qu’il en soit, nous voyons que la Pomme de terre Maglia se trouve être considérée, soit par les résultats de la culture, soit par les observations des explorateurs, comme étant sans aucun doute le type sauvage du Solanum tuberosum. Nous exposerons plus loin les opinions nouvelles qui se sont manifestées sur ce sujet. En attendant, nous ne croyons pas hors de propos de chercher dans les ouvrages d’autres voyageurs les remarques qu’ils ont pu faire sur la Pomme de terre dans ces mêmes régions péruviennes et chiliennes.

Francis de Castelnau, dans son Voyage à travers l’Amérique du Sud (1843-1847), rapporte que l’on cultivait la Pomme de terre à Samaipata, petit bourg situé sur le plateau qui se trouve au sommet de la montagne de Cincho, puis à Aiquilé, village placé au milieu d’une plaine dont la température moyenne est de 19°, ainsi qu’à Chuquisaca, dont les environs étaient en général arides, alors que les vallées étaient assez bien cultivées à la charrue. D’après