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SA CULTURE

mieux, et la terre qui adhère à leur surface est toujours en moins grande quantité que lorsqu’on procède à l’arrachage pendant les pluies ou lorsque la terre est humide ». M. Heuzé décrit ensuite les divers procédés d’arrachage, soit à l’aide d’une houe fourchue que l’on appelle crochet, soit à la fourche, soit enfin à la charrue, c’est-à-dire avec la charrue ordinaire ou le buttoir. Il cite, à ce propos deux sortes de charrues particulièrement disposées pour faire plus rapidement et plus commodément cet arrachage.

Quant à M. Aimé Girard, il s’explique ainsi au sujet de la récolte : « Il convient d’en retarder l’époque jusqu’à ce que la végétation de la plante ait entièrement cessé. On ne saurait, bien entendu, indiquer à l’avance pour chaque variété, hâtive ou tardive, une date précise ; cette date est, dans tous les cas, sous la dépendance des conditions météorologiques de la saison. Mais, d’une manière générale, on peut fixer les caractères extérieurs auxquels on reconnaît le moment où les tubercules cessent de s’accroître, et où l’arrachage, par conséquent, doit avoir lieu. Ce moment, il faut, si l’on veut avoir le rendement maximum, le retarder jusqu’à la dernière limite ; presque toujours, on arrache trop tôt, et le bénéfice ainsi perdu est quelquefois important. Alors même que tout le feuillage latéral de la plante est fané, s’il reste encore au sommet des tiges un bouquet terminal de quelques feuilles, on peut être certain que la plante travaille encore et que chaque jour, par ce petit bouquet terminal, elle fabrique une certaine quantité de matière organique qui, spécialement destinée aux tubercules, peut, même en une quinzaine, augmenter sensiblement le poids et la richesse ; mais aussitôt que ce bouquet terminal est fané à son tour, le gain devient nul et il convient de procéder à l’arrachage ».


IX. — CONSERVATION DES POMMES DE TERRE


« Il ne suffit pas de se procurer beaucoup de Pommes de terre, disait Parmentier en 1809, il faut savoir les conserver pendant l’hiver, époque où les temps doux les font germer, et où les gelées, en les désorganisant, les rendent impropres à la nourriture des hommes et des animaux[1]. Leur durée dépend autant de la perfec-


  1. — « Aujourd’hui, nous possédons des Variétés de Pommes de terre très hâtives