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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

ple, du Solanum des Andes chiliennes recueilli par Bridges que M. Baker rapporte avec beaucoup d’autres au S. tuberosum.

» Sa description des lobes du calyce n’étant pas tout à fait d’accord avec la figure, j’ai prié M. Baker de vérifier le caractère dans l’herbier de Kew. Il a bien voulu m’envoyer une fleur, ou plutôt un calyce qui renferme un jeune fruit, tiré de l’échantillon même de Bridges. Ce calyce est exactement celui de la figure, en particulier du fruit jeune dessiné à part. Les lobes sont ovales, obtus avec un bord arrondi, ondulé, portant quelquefois une courte dent (mucro) qu’on ne voit pas dans la planche et qui n’existe pas sur tous les lobes de la même fleur. Tube et lobes du calyce, dans leur ensemble, n’ont pas plus de 0m,003 à 0m,004, tandis que dans la Pomme de terre cultivée ils ont au moins 0m,006 et ordinairement 0m,010 millimètres.

» D’après le dessin, la fleur est plus petite que dans la Pomme de terre, et surtout le calyce est plus court relativement à la corolle. En outre, les segments principaux de la feuille sont plus étroits et les petits segments sont moins inégaux que dans la plupart des Pommes de terre cultivées. La pubescence est moindre. Dans sa lettre du 11 janvier 1886, M. Baker convient que les lobes du calyce diffèrent notablement de ceux de la Pomme de terre cultivée. »

Le savant phytographe fait ensuite la révision de quelques autres espèces de Solanum voisines du S. tuberosum, et ajoute :

« Les Solanum de la République Argentine sont tous différents du S. tuberosum, d’après les nombreux échantillons de l’Herbier de M. Hieronymus qu’il a bien voulu me communiquer.

»… Ceux du Mexique et des États-Unis ne peuvent pas être l’origine de la Pomme de terre cultivée puisque la culture de cette plante n’existait pas dans l’Amérique septentrionale avant l’arrivée des Européens…

» Lindley et Baker rapportent au S. tuberosum d’autres formes du Mexique, qui paraissent s’en éloigner, et comme la culture de la Pomme de terre est sortie de l’Amérique méridionale, je reviens aux formes de cette région qui ont pu en être l’origine.

» Lorsqu’on a éliminé celles à lobes du calyce obtus, et d’autres à calyce beaucoup plus court que la corolle, ayant d’ailleurs les segments des feuilles moins nombreux que dans la Pomme de