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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/69

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TYPE SAUVAGE DE LA POMME DE TERRE 55

terre, on retombe sur le Solanum du Chili que Sabine, Lindley, Darwin et moi, avons jugé être le S. tuberosum à l’état spontané : ou bien sur des formes du Chili, de la Bolivie et peut-être du Pérou que Baker a rapportées au S. tuberosum. »

A. de Candolle discute alors la valeur du rapprochement avec ce dernier type de quelques autres espèces, mais n’admet pas la distinction établie par M. Baker et Sir J. Hooker entre le S. tuberosum et le S. Maglia.

« M. Hensley, ajoute-t-il, s’appuie sur la multiplicité des formes voisines du S. tuberosum en Amérique et sur les diversités des Pommes de terre cultivées pour émettre l’hypothèse que celles-ci proviendraient de plusieurs souches américaines. La plante cultivée varie cependant bien peu, excepté pour les tubercules sur lesquels opère la sélection, et de plus, les Pommes de terre introduites au XVIe siècle, de deux pays fort éloignés, étaient semblables d’après les planches et les descriptions de l’époque[1].

» En définitive, je ne vois pas de motifs suffisants pour changer l’opinion que j’ai émise autrefois et ensuite dans le volume sur l’Origine des plantes cultivées, opinion qui était celle de Sabine, Lindley et Darwin, lorsqu’ils admettaient l’identité spécifique des S. tuberosum et du Maglia.

»… Plus on étudie ces espèces tuberculées, plus on est frappé des différences minimes qui les séparent. Ce ne sont pas des espèces analogues à celles de Linné, mais plutôt des formes secondaires, comme on en reconnaît aujourd’hui dans les Rubus les Rosa, etc., sans vouloir cependant les qualifier de variétés. On peut les dénommer comme des espèces pour mieux s’entendre, et les classer de différentes manières pour approcher d’une classification naturelle, sans jamais être bien satisfait… »

D’un autre côté, dans la Revue horticole de 1884, M. Carrière disait : « D’après un botaniste anglais, M. Baker, qui s’est tout particulièrement occupé de l’étude des Pommes de terre, le Solanum Ohrondii serait identique avec le S. Commersonii de Dunal, ce qui est loin d’être démontré. Dans un genre aussi nombreux en espèces que l’est celui des Solanum, il est très difficile de déterminer

  1. Nous verrons, dans un autre Chapitre, qu’elles appartenaient à deux variétés fort différentes.