Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/567

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mieux ? Pourquoi encore appliquer le cautère indifféremment dans toutes sortes de saisons & de temps ? l’automne, le vent du nord, le matin, ne sont-ils pas préférables, lorsqu’il est possible de choisir ? En un mot, pourquoi ne pas défendre l’escarre des injures de l’air & de l’atmosphère de l’écurie, en couvrant la partie cautérisée d’un linge propre qui seroit renouvelé tous les jours ? Cette pratique ne favoriseroit-elle pas la chute de l’escarre, la suppuration & la détersion de la plaie ? M. T.


Feu des Brebis, Mêdec. vétérin. Nous n’avons pas encore assez d’observations pour pouvoir déterminer au juste si ce qu’on appelle communément le feu, est la même chose que la rougeole, le mal rouge, l’érysipèle contagieuse ; (voyez tous ces mots) mais tout ce qu’il y a de positif au sujet de la maladie dont il s’agit, c’est que le symptôme le plus remarquable & le plus constant, est une rougeur qui se répand généralement sur toute la peau, & que la maladie est très-contagieuse & très-meurtrière dans certaines provinces. D’ailleurs, il y a abattement de forces, chaleur brûlante, fièvre considérable, dégoût, cessation de rumination.

Lorsque les brebis atteintes de ce mal, sont exposées à une pluie froide, leur mort est inévitable. N’est-ce pas là une preuve que cette maladie a du rapport avec les éruptives dans lesquelles la répercussion d’une humeur qui se porte à la peau, est ordinairement mortelle & indique la nécessité de la chaleur à l’extérieur ?

Traitement. Le feu des brebis simples, se guérit quelquefois, mais ce n’est qu’en tenant les animaux dans une température d’air douce & égale. La saignée aux veines maxillaires est indiquée, mais une dissolution de sel marin dans le vinaigre affoibli par l’eau, est le meilleur remède qu’on, ait trouvé jusqu’à présent. Les décoctions d’oseille ont paru soulager quelquefois, en même temps qu’on lavoit la peau chaudement avec une décoction de racines de patience ; il faut sur-tout avoir grand soin de séparer les brebis saines des malades. La contagion fait des progrès rapides, surtout si elle est compliquée avec le charbon ; (voyez Charbon des Brebis) ce qui arrive assez souvent dans les pays méridionaux. Dans ce cas, la maladie est toujours mortelle ; l’animal succombe en très-peu de temps : il n’y a d’autre parti à prendre alors, que d’enterrer la bête profondément, le plutôt possible, puisqu’on ne peut faire usage, ni de sa laine infectée, ni de sa chair. M. T.


Feu Saint-Antoine, Méd. vét. Cette maladie se manifeste dans la brebis par un bouton douloureux qui s’élève sur la peau dans les endroits dénués de laine, ainsi que dans ceux qui en sont couverts. Ce bouton dégénère le plus souvent en gangrène, & détruit les parties qui l’avoisinent.

M. Hastfer prétend que cette maladie n’est point contagieuse, parce que, dit-il, il a vu des brebis qui en étoient attaquées & qui alloient avec les troupeaux, sans infecter celles qui étoient saines.

Traitement. Parmi les bergers, les uns regardent cette maladie comme incurable, tandis que les autres vantent l’usage du mercure & du soufre. Mais selon nous, ces topiques paroissent plus propres à accroître la