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la bride. Dans une bouche trop peu fendue, au contraire, l’embouchure ne trouve presque point de place, & ne pouvant se loger, elle porte sur les crochets, & fait froncer la lèvre.

Nous disons qu’un cheval a une belle bouche, lorsqu’elle est fraîche & pleine d’écume.

C’est par l’entremise des parties qui la composent, & en y sollicitant par le moyen du mors, telle ou telle sensation, plus ou moins vive, que nous déterminons le cheval à l’obéissance, que nous l’invitons à telle action, que nous en réglons les mouvemens, & que nous en fixons la précision & la justesse.

Les parties qui composent la bouche sont les lèvres, les barres, la langue & le palais. (Voyez ces mots, quant à la conformation & à l’usage de ces parties.) M. T.

Si le bœuf, le cheval, le mouton, &c. ne mâchent pas, examinez la bouche, afin de s’assurer si le voile du palais, le fond de la bouche, la langue, les lèvres, &c. ne sont pas affectés par des aphtes, ou par des ulcères, ou par des chancres. (Voyez ces mots)


BOUCHON. On nomme ainsi tout ce qui sert à boucher un vase quelconque, & plus particulièrement les tonneaux & les bouteilles.

Du bouchon des tonneaux. L’ouverture des tonneaux est nécessairement ronde, & très-ronde, parce qu’on la fait avec une tarière qui forme son trou circulairement. Le bouchon doit avoir exactement la même forme, être parfaitement arrondi sur ses bords. S’il a des angles saillans, ces angles auront beau être applatis lorsque le marteau chassera avec force le bouchon dans le trou, il ne touchera jamais par tous ses points ceux de la circonférence du trou ; dès-lors il y aura communication entre l’air de l’atmosphère & celui renfermé dans la barrique. On ne doit donc pas être surpris si on trouve souvent des vaisseaux pleins de vin qui aigrissent ; c’est que le vin, après avoir perdu une partie de son air fixe, ou de combinaison, (Voyez air fixe) absorbe une certaine quantité d’air de l’atmosphère, se l’approprie, le combine avec l’air fixe qui lui reste, enfin il aigrit. Dans ce cas, tout vaisseau plein qui absorbe l’air atmosphérique, est toujours sec à l’extérieur. Pour remédier aux défectuosités du bouchon, autant qu’on le peut, on se sert de filasse, dont on enveloppe le bouchon. Ce moyen est insuffisant, parce que la filasse remplit d’une manière lâche les cavités, & force sur les parties anguleuses.

L’expédient le plus court est de faire travailler les bouchons au tour. Le bois doit être dur & très-sec. Sa hauteur ne doit pas excéder celle des cerceaux les plus rapprochés du trou, & même leur être inférieure. Si elle l’excède, lorsque l’on roulera la barrique, elle portera sur le bouchon, & courra grand risque d’être débouchée, sur-tout s’il se trouve le moindre obstacle, la plus légère pierre à sa rencontre. Combien d’exemples n’ai-je pas vu résulter de ces manques d’attention ? que de vins écoulés ou aigris !

Je demande donc que tous les bouchons de barriques soient faits au tour ; qu’avant de s’en servir, on ait l’attention de les mettre dans