Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/489

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

les douves qui composent le broc sont étroites, meilleures elles sont. (Voyez Figure 6, Planche 17, page 465) Toute sorte d’ouvrier n’est pas en état de le faire, à cause de la précision dans la diminution des douves, pour entrer dans le cerceau supérieur, diminution beaucoup plus grande que celle de la base des douves.

J’ai vu dans quelques provinces des brocs faits en étaim, & en étaim si commun qu’on l’auroit pris pour du plomb. L’acide du vin corrode l’étaim comme le plomb, & la dissolution qu’il en fait, donne une litharge qui se mêle avec le vin, & le rend infiniment nuisible à la santé.


BROCHER. Mot impropre dont se servent quelques jardiniers, pour dire que des arbres nouvellement plantés poussent de jeunes branches.


BROCOLI. (Voyez Chou)


BRONCHOTOMIE, Méd. Vétérin. Opération qui consiste à faire une ouverture à la trachée-artère, pour donner à l’air la liberté d’entrer dans les poumons & d’en sortir, ou pour tirer les corps étrangers qui se sont insinués dans le larynx, ou la trachée-artère. Elle convient dans les esquinancies inflammatoires de la gorge des bœufs & des chevaux, qui ont résisté à tous les remèdes, & qui sont menacés de suffocation. (Voyez Esquinancie) M. T.


BROU. Chair qui enveloppe les fruits à coquilles. La couleur du brou de la noix est d’un vert foncé, teint les doigts, s’ouvre en quatre parties quand le fruit est mûr. Celui de l’amande est couvert d’un duvet blanchâtre, & sa couleur est d’un vert clair ; il s’ouvre en deux parties. Celui de la noisette laisse percer le fruit, & alors son sommet est découpé en manière de franges. On pourroit compter au rang des brous celui du marronnier d’inde, du marronnier-châtaignier, si l’on n’étoit pas convenu de l’appeler hérisson, à cause de la ressemblance de ses piquans avec ceux du hérisson. Le goût des brous varie suivant les espèces de fruits ; celui de la noix est très-amer & astringent, celui de l’amande est acide & âpre ; le brou de la noisette très-acide & piquant, &c.

On a pensé que la nature avoit donné cette enveloppe à ces fruits, pour les défendre contre la voracité des oiseaux & autres animaux. Tant que le brou subsiste, le fruit n’est pas mûr, & par conséquent ne sauroit attirer les oiseaux, & il faut d’ailleurs que l’huile soit formée ; car tant qu’il est en lait ou bave, tant que la noix est ce qu’on appelle blanche, elle n’est pas de leur goût. La nature a un autre objet dans sa formation ; le brou est au fruit ce que la feuille est au bouton. (Voyez ces deux mots) Il est le père nourricier du fruit. Enlevez le brou d’une noix, d’une amande, &c. avant sa maturité, le fruit se desséchera, & sa dessiccation sera plus ou moins forte, en raison du plus ou moins de cette écorce extérieure que vous aurez enlevée.

Les brous de noix amoncelés pendant quelques tems, perdent leur couleur verte, & acquièrent une couleur brune.

Si dans cet état on les fait bouil-