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nombre de vingt ou trente, suivant la force & l’âge du tronc, sont amoncelées les unes sur les autres, & les seules branches supérieures sont chargées de boutons à fleurs. Les intérieures, au contraire, beaucoup plus courtes & plus maigres, ne donnent que des fleurs chétives. Le seul moyen de tirer tout le parti possible des câpriers ainsi plantés, est de palissader ces branches. Des clous, une fois plantés dans le mur, serviroient pour toujours, puisque, chaque année, les branches se desséchent & périssent. De la paille, du jonc suffiroient pour attacher & fixer les jeunes pousses sans les endommager. Cet espalier, d’un nouveau genre, offriroit à l’œil une verdure circulaire dont le tronc seroit le centre ; de manière qu’en plaçant les trous en quinconce, tout le mur se trouveroit garni. Le curieux qui desireroit peu l’utile, c’est-à-dire, la récolte du bouton, pourroit laisser épanouir les fleurs, mais avoir grand soin de les faire couper dès qu’elles commencent à passer, car le cornichon ou fruit absorbe la séve, & on auroit peu de fleurs.

Pour récolter les câpres, on ne doit pas attendre l’épanouissement de la fleur, mais choisir les boutons A A, dès qu’ils sont gros comme des pois. Plus le bouton est tendre, plus il est délicat, & plus il est recherché. La baie qui succède à la fleur lui est supérieure à tous égards, mais elle détruit la récolte. Lorsqu’on laisse une fleur suivre la loi naturelle, il est rare que la branche qui la supporte, donne plus d’un, deux ou de trois fruits. La séve est employée à leur accroissement & à leur perfection. Alors la branche s’alonge moins, donne moins de feuilles ; & comme de l’aisselle de chaque feuille naît une fleur, la fleuraison est donc une perte réelle.

Il faut, chaque matin, faire la récolte des boutons, & les jeter aussitôt dans le vinaigre. C’est ce que l’on appelle confire les câpres ; elles n’exigent pas d’autres préparations. Le vinaigre doit les surnager de deux travers de doigt. La partie qui reste découverte moisit.

Le vinaigre qui a servi à la macération, appliqué extérieurement, est un bon résolutif. Les câpres confites excitent l’appétit, rafraîchissent. En total, elles sont plus utiles pour la cuisine que pour la médecine.

Cette petite branche de commerce est très-lucrative.


CAPRIFICATION. C’est une méthode usitée dans le Levant pour rendre certaines figues bonnes à manger. Elle consiste à faire piquer ces figues par une espèce de moucheron. J’en donnerai la description au mot Figuier.


CAPRON. Fraise. (Voyez le mot Fraise)


CAPSULE, CAPSULAIRE, Botanique. Ce terme désigne la première espèce de péricarpe, ou de cette partie du fruit qui enveloppe & défend le fruit. (Voyez Péricarpe ou Fruit) La capsule est une enveloppe formée ordinairement de plusieurs panneaux. Quand ils sont jeunes & qu’ils ne commencent qu’à se former, ils sont