Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/7

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AVIS DE L’ÉDITEUR.


Le Public a accueilli le premier volume de cet Ouvrage ; son approbation redouble mon zèle, & m’engage à donner les plus grands soins aux volumes suivans. J’avois promis de publier ce premier volume à la fin de l’année 1780 ; mais mon déplacement de Paris dans les environs de Beziers, les soins, les réparations qu’entraîne une nouvelle acquisition ; en un mot, plusieurs circonstances réunies m’empêchèrent de mettre l’ordre nécessaire aux matériaux que je rassemblois depuis plusieurs années. Aujourd’hui c’est au milieu des jardins, des champs, des vignes, des prés, des oliviers, &c. que j’étudie & que je compare ce que j’avois écrit autrefois avec ce que j’observe de nouveau. Le Public est trop juste pour me savoir mauvais gré d’un retard forcé, & sur-tout d’un retard qui me met dans le cas de suivre des observations & de répéter des expériences. Exact à l’avenir, il paroîtra régulièrement un volume de six mois en six mois. Chaque volume sera enrichi de gravures aussi soigneusement finies que celles des deux premiers ; leur nombre pour chaque volume sera de quinze à vingt, & plus si le besoin l’exige[1]. Le papier & les caractères d’impression seront les mêmes que ceux dont on s’est déjà servi.

Je desirerois sincérement répondre aux demandes particulières qui m’ont été faites par un grand nombre de Souscripteurs. Chacun sollicite pour ce qu’il affectionne le plus : l’un exige les plus grands détails sur les étangs, la pêche, &c. l’autre sur les différens genres de chasses. Celui-ci exige un Traité de Jurisprudence agricole, les Loix des Bâtimens ; & celui-là qu’on lui facilite les moyens de reconnoître d’une manière sûre les plantes utiles à la Médecine rurale, vétérinaire, &c. &c. Je préviens que je ne m’occuperai à l’avenir ni de pêche, ni de jurisprudence, ni de chasse ; ces objets sont trop étrangers à mon but.

Ces deux premiers volumes ne contiennent peut-être pas autant de mots que quelques Lecteurs en auroient désiré ; il n’étoit pas possible d’y en faire entrer un plus grand nombre, attendu que, pour éviter des répétitions inutiles par la suite, il a fallu nécessairement établir, lorsque l’occasion s’en est présentée, l’entier développement des principes généraux, & leur donner une certaine étendue. Par exemple, si on ne connoît pas les modifications de l’air & ses effets, comment comprendre la théorie des fermentations vineuses, & d’après cette théorie agir d’une manière assurée dans la pratique ? Pouvoit-on passer sous silence à l’article Abeille, qui forme un Traité complet, les belles expériences des Géorgiphiles de la Haute-Lusace ? au mot Amendement, l’application de la manière d’agir des élémens sur la terre ? &c. &c. Qui ne voit pas que ce qu’on a dit aux

  1. Le second volume en contient vingt-huit. On doit voir avec plaisir que nous ne négligeons rien de ce qui peut contribuer à l’intérêt de l’Ouvrage & à la satisfaction du Public.