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rouge ; son noyau ovale, alongé, pointu à son extrémité.

Ses feuilles semblables à celles du précédent.

L’arbre plus grand que le chéry-duke ; ses bourgeons gros, forts, de longueur médiocre ; ses boutons grouppés en grand nombre à l’extrémité des branches à fruit, ce qu’on n’a pu représenter dans la gravure, donnent chacun depuis trois jusqu’à cinq fleurs. Cet arbre est une variété perfectionnée du précédent : il mûrit à la fin de Juin.

De cette variété, il en est provenu une autre, nommée royale-nouvelle, qui fleurit depuis la mi-Juin jusqu’à la mi-Juillet. Elle diffère de la première par sa couleur un peu plus claire, & sa forme un peu plus arrondie.

Cerises suivant l’ordre de leur maturité.
May-duke     Guindoux.
Cerise précoce Cerise à gros fruit rouge pâle.
Guigne blanche Gros bigarreau blanc.
Guigne noire Gros bigarreau rouge.
Bigarreau hâtif Cerise guigne.
Cerise hâtive Gros gobet.
Cerise commune Cerise ambrée.
Guigne noire luisante Griotte.
Cerise à bouquet Griotte de Portugal.
Cerise à trochet Griotte d’Allemagne.
Cerise de Montmorency Cerise commune tardive.
Chery-duke Cerise de la Toussaint.


CHAPITRE IV.

De la culture du Cerisier.


Tout sol de nature calcaire & légère est excellent pour le cerisier. Il réussit moins bien dans les fonds argileux, ou dont le grain de terre est trop compacte, ainsi que dans les endroits humides. Dans ces derniers terrains sur-tout, la fleur est sujette à couler, & la meilleure espèce de cerise y a peu de goût.

Les cerisiers ne se plaisent pas dans les pays & dans les expositions trop chaudes. On ne doit y planter que ceux de primeur, & leur fruit sera toujours au-dessous du médiocre. Il aime les pays de montagnes, les lieux élevés ; il y est plus tardif, il est vrai, mais son fruit est beaucoup plus parfumé. Sa bonté dédommage amplement d’une jouissance anticipée de deux ou trois semaines ; l’arbre s’en porte mieux, & subsiste plus long-tems.

La majeure partie des cerisiers se multiplie & se reproduit de noyau. La greffe cependant est préférable & plus expéditive, puisqu’il faut attendre que l’arbre provenu du noyau donne son fruit, afin d’être à même de juger de sa qualité. J’invite ceux qui peuvent sacrifier une légère somme à des expériences, à multiplier les semis ; sur la totalité, ils seront peut-être assez heureux pour avoir de nouvelles espèces : sinon ils auront des sujets pour greffer les espèces qu’ils desireront. Il conviendroit encore qu’ils mariassent les étamines d’une espèce avec le pistil d’une espèce différente. Voyez ce que j’ai dit du mélange des étamines à la page 195 du tome premier, au mot Abricot, ainsi que pour les semis, page 197.

Le merisier est, de tous les arbres de cette famille, celui qui réussit le mieux pour recevoir la greffe. D’ailleurs, ses pieds sont droits, forts & vigoureux, & il ne pousse point de rejetons de ses racines ; c’est le meilleur arbre pour les hautes tiges. Après lui viennent les cerisiers à fruits ronds, ou griottiers en pro-