Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHÊNE. M. Tournefort le place dans la première section de la dix-neuvième classe, qui comprend les arbres & arbrisseaux à fleur à chaton, dont les fleurs mâles sont séparées des fleurs femelles, & dont les fruits ont une enveloppe coriacée. Il désigne, sous le nom de quercus, les chênes dont les feuilles tombent pendant ou après l’hiver ; ilex, les chênes dont les feuilles restent toujours vertes, & suber, les chênes-liége. M. Linné réunit toutes ces espèces de chênes sous la dénomination de quercus, & n’en fait, avec raison, qu’un seul & même genre.


Plan du travail sur le Chêne.


CHAPITRE PREMIER. Description du genre.
CHAP. II. Description des espèces.
CHAP. III. Des semis & de leur conduite.
CHAP. IV. De la transplantation.
CHAP. V. Des avantages qu’on retire des bois de Chêne, & du temps de les abattre.
CHAP. VI. Des usages médicinaux du Chêne.
CHAP. VII. Recueil d’observations qui m’ont été communiquées.


CHAPITRE PREMIER.

Description du Genre.


Les fleurs mâles, ainsi qu’il a été dit, sont séparées des fleurs femelles, quoique sur le même arbre, & leur forme est bien différente.

Les fleurs mâles sont portées par un péduncule commun, & leur assemblage forme ce qu’on appelle le chaton ; (voyez ce mot) les fleurs sont un peu éloignées les unes des autres.

Le calice de chaque fleur mâle est d’une seule pièce, divisé en quatre ou cinq découpures aiguës, & souvent chaque découpure est encore divisée en deux.

La fleur, sans pétale, est formée par des étamines courtes, quelquefois au nombre de cinq, de huit ou de dix.

Le calice des fleurs femelles est d’une seule pièce dure, coriace, raboteuse, en forme de coupe ; il est à peine visible pendant le temps de la fleuraison ; le pistil est plus long que le calice, les stiles au nombre de deux ou de cinq, & comme des fils de soie.

Le fruit qu’on nomme gland est ovale, divisé en deux lobes, recouvert d’une croûte coriacée, d’une seule pièce lisse unie, sous la forme d’une coupe ou cupule.

Règle générale, les feuilles des chênes qui les perdent après chaque hiver, sont sinueuses & à dentelures arrondies ; celles des chênes verts sont ou armées d’épines, ou à dentelures aiguës ; enfin, les chênes-liéges ont une écorce légère, que l’art sépare aisément du tronc de l’arbre.


CHAPITRE II.

Description des Espèces.


M. von Linné compte quatorze espèces de chêne, en enclavant sous plusieurs espèces, des individus qu’il appelle des variétés. M. Duhamel admet vingt-trois espèces sous la dénomination de chêne, huit sous celle de chêne verd ou ilex, & deux sous celle de liége. L’auteur du mot chêne, dans le Dictionnaire Encyclopédique, admet quarante espèces ; & M. le Baron de Tschoudi, dans le supplément de ce Dictionnaire, en admet vingt espèces d’après le célèbre Miller, anglois.

Dans le nombre des espèces qui vont être décrites, il s’en trouve beaucoup que je n’ai jamais vues ; mais