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III. De leur culture. Celle des cinq premières espèces n’exige pas beaucoup de soins ; il suffit de les travailler au pied deux ou trois fois par an, & de leur donner des tuteurs. Rien de plus agréable que les guirlandes de chèvre-feuille qui pendent d’un arbre à un autre, cette plante sarmenteuse tapisse très-bien un mur & en peu de temps. Si on ne lui donne point de tuteur, & si on a soin d’arrêter ses flèches, alors ses branches touffues forment de jolis encaissemens au pied des arbres de décoration. Ces espèces se multiplient facilement par marcottes, & c’est la méthode la plus prompte & la plus sûre ; la nature l’indique. On peut encore séparer de la tige commune, les drageons qui partent chaque année des racines. Le succès des semis est décidé, on obtient quelquefois de jolies variétés ; mais ce procédé est bien lent, comparé aux deux premiers.

Les espèces 6, 7, 8 sont plus délicates, & leurs graines demandent à être semées dans un lieu très-chaud, ou sur couche. La graine est longtems à lever ; souvent elle ne germe qu’à la seconde année. Ces arbustes demandent la serre chaude au nord du royaume, & l’orangerie, vers son midi, jusqu’à ce qu’on les y ait naturalisés par des semis répétés d’année en année.

IV. Des propriétés. Les feuilles sont fades, styptiques, d’une odeur désagréable, ainsi que la racine ; l’écorce est âcre, salée, styptique, puante ; les feuilles, les fleurs & les baies sont diurétiques ; leur suc est un vulnéraire détersif. L’infusion des fleurs a eu quelque succès contre les pertes blanches.

Les tiges du chèvre-feuille du Chili servent aux teintures noires.


CHEVREUSE. Pêche, (Voyez ce mot)


CHICON. (Voyez Laitue)


CHICORACÉE. Terme de botanique qui désigne, en général, toutes les plantes dont la fleur ressemble à celle de la chicorée.


CHICORÉE. M. Tournefort la place dans la seconde section de la treizième classe, qui comprend les fleurs à demi-fleurons, dont les semences sont sans aigrettes, & il l’appelle cichorium. M. von Linné lui conserve la même dénomination, & la classe dans la syngénésie poligamie égale.

I. Description du genre. La fleur est composée d’une vingtaine de demi-fleurons rangés en rond, découpés en cinq dentelures profondes ; ils sont rassemblés dans un calice cylindrique avant son développement. Le calice est composé de huit écailles en forme de lande étroite, & elles forment le cylindre : cinq écailles plus courtes retombent. Les semences sont solitaires, applaties, à angles aigus, couronnées d’un petit rebord à cinq dents, renfermées dans le calice, & posées sur un réceptacle garni de lames. Les feuilles sont plus ou moins larges, plus ou moins frisées, plus ou moins longues ; celles de la chicorée amère sont les seules qui ne soient pas frisées, quoiqu’elles soient quelquefois échancrées.

M. von Linné ne compte que trois espèces de chicorée ; celle que l’on connoît sous le nom de chicorée