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CIRE.


Tableau du travail sur la Cire.


Section première. D’où provient la Cire originairement ?
Sect. II. Sur quelles espèces de plantes les abeilles ramassent-elles la matière à Cire, & comment font-elles cette récolte ?
Sect. III. Quel est le laboratoire où l’abeille prépare la Cire, & comment l’en fait-elle sortir ?
Sect. IV. De quels usages est aux abeilles la grande quantité de Cire brute quelles amassent ?
Sect. V. De la manière de préparer la Cire, quand on l’a sortie de la ruche.
Sect. VI. Quelles qualités doit avoir la Cire pour être bonne ?
Sect. VII. Des moyens industrieux qu’on a mis en usage pour augmenter le produit de la Cire.
Sect. VIII. Des différens usages auxquels la Cire est employée.


Section Première.

D’où provient la Cire originairement ?


Tous les auteurs dont les observations & les découvertes ont étendu nos connoissances dans l’histoire naturelle, conviennent que la cire est, dans son origine, cette poussière contenue dans de petites capsules, sous les anthères ou sommet des étamines des fleurs, (voyez ces mots) qui, dans le temps de la fécondation, vivifie le germe de la plante. M. Bernard de Jussieu s’est assuré par les expériences qu’il a faites sur la poussière des étamines de toutes sortes de fleurs, qu’elle contient les principes de la cire parfaite : il a observé que les grains de cette poussière, qu’il avoit mis dans l’eau, s’y gonfloient jusqu’à crever, & qu’au moment ou un de ces grains se crevoit, il en sortoit un petit jet de liqueur onctueuse & huileuse, qui surnageoit l’eau sans jamais se mêler avec elle. Il a très souvent répété cette expérience sur la poussière des étamines de différentes fleurs, & elle lui a toujours montré les mêmes effets. Cette poussière des étamines des fleurs est, par conséquent, la matière première de la cire, puisqu’elle en contient les principes, quoiqu’ils n’y soient pas combinés & réunis comme ils le sont dans la cire parfaite, ainsi que le prouvent les expériences même de M. Bernard de Jussieu ; & si cela étoit, nous n’aurions pas besoin du secours des abeilles pour avoir de la cire.

Cette matière à cire, comme l’a observé Swammerdam, est un assemblage de petits globules plus ou moins arrondis & alongés, dont chacun peut être considéré comme un petit sac membraneux rempli de cire, ou d’une matière très-prochaine à le devenir. Tous ces petits globules d’une même fleur sont semblables, & leur figure varie selon les différens genres de plante. Dans un mémoire de M. Geoffroi, qui se trouve dans la Collection Académique des Sciences, publiée en 1711, page 210, on y lit que ce célèbre observateur a remarqué que ces globules, dans la plupart des plantes, sont en forme de boule, quelquefois un peu alongée, & que dans d’autres, ils ont des figures tout-à-fait différentes, & extrêmement variées.