Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/449

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


COLLER LE VIN. (Voyez Vin)


COLLET désigne la partie de l’arbre ou de la plante, à laquelle les racines commencent à être attachées : ce sont les racines aériennes, c’est-à-dire, celles qui ont le double emploi, & de pomper ou d’absorber l’air, & d’attirer, comme les aunes, l’humidité de la terre, pour la métamorphoser en terre.


COLMAR, poire. (Voyez ce mot)


COLOMBIER. Bâtiment en forme de tour ronde ou carrée, garnie de boulins ou de trous, dans toute sa hauteur, pour nicher les pigeons. Il y a deux sortes de colombiers, à pied & sur piliers. On appelle colombier à pied, celui dont la maçonnerie commence aux fondations, & se continue jusqu’au sommet : la maçonnerie du colombier à piliers commence seulement au-dessus de ces piliers. Dans quelques-unes de nos provinces, le seul seigneur haut-justicier, & les seigneurs de fiefs, qui ont des censives, ont le droit de colombier à pied : les particuliers nobles, ou roturiers, ne peuvent avoir de colombier, mais seulement une volière ou fuie, pourvu qu’ils soient propriétaires de cinquante arpens de terre labourable, situés aux environs de leurs maisons. Dans d’autres provinces, les roturiers ne peuvent avoir des colombiers quelconques, sans la permission du seigneur. Il seroit trop long de rapporter toutes les coutumes du, royaume à ce sujet, puisqu’elles varient d’une province à l’autre, & souvent dans la même province. Chacun doit connoître la coutume sous laquelle il vit. Il seroit cependant important que, dans les provinces où chaque particulier, propriétaire de fonds, a le droit de colombier, que ce droit fût restreint & proportionné au nombre d’arpens possédé par ce propriétaire. On abuse du privilège, & souvent un homme n’a pas dix arpens, que son colombier contient deux cents paires de pigeons ; alors, lorsqu’on ensemence les terres voisines, ces animaux dévorent une quantité de grains, qui nuit singulièrement à la récolte suivante. Il seroit dans l’ordre de permettre, par arpent, une seule paire de pigeons, c’est-à-dire, que le nombre des boulins du colombier seroit proportionné au nombre d’arpens. Est-il dans l’ordre naturel, que le champ du voisin nourrisse les pigeons d’autrui ?

I. De l’extérieur du colombier. La porte d’entrée doit être placée dans la basse-cour, & ne point être cachée, afin que le propriétaire voie ceux qui entrent ou qui sortent, & cette porte garnie d’une très-bonne serrure. Toute la façade des murs sera recrépie à chaux & à sable, bien unie, afin d’empêcher les fouines, les belettes, les rats, de grimper par les murs. Que le colombier soit rond ou carré, il doit régner tout autour une corniche de six à huit pouces de saillie. Elle a deux objets : le premier est d’empêcher les animaux grimpans d’aller plus avant, parce qu’ils ne peuvent se tenir dans une position renversée, & ils tombent. Le second, est de ménager une espèce de galerie, sur laquelle les pigeons se promènent, & s’échauffent au soleil. Si la tour est carrée, on aura soin de garnir les angles, de distance en distance, avec des feuilles de fer blanc,