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bien distinctes à l’œil nu, vous n’en conterez peut-être que sept ou huit, à l’aide de la loupe, vous en distinguerez un très-grand nombre d’intermédiaires entre chaque couche visible. Dès-lors, peut-on conclure, que ces couches indiquent précisément l’âge d’un arbre ; il faudroit d’abord démontrer qu’il ne se produit qu’une couche par année, & que toutes les années il s’en produit une. Cette démonstration n’est pas facile à donner, & on pourroit prouver, au contraire, que le renouvellement de la sève du mois d’août doit produire le même effet que celui de la sève de mars, & dans ce cas, on auroit deux couches par année. M. M.


COUDE, Médecine vétérinaire. C’est la partie supérieure & postérieure de l’avant-bras, qui résulte de l’apophyse, appelée olecrane.

Situation du coude. L’extrémité supérieure, ou la pointe du coude, doit être directement vis-à-vis le grasset, (voyez Grasset) & en opposite à cette partie. Si le coude est trop en dedans, il se trouve nécessairement tourné & serré contre les côtes ; cette position s’oppose à la liberté de son action, & de celle de toute l’extrémité : telle est sa conformation dans le cheval appelé panard, c’est-à-dire, dans le cheval dont les pieds sont tournés en dehors. Si le coude est trop en dehors, cette situation produit un défaut directement contraire, puisqu’alors les pieds sont tournés en dedans ; &, soit que l’animal marche, soit qu’il se campe, nous voyons que les pinces se regardent dans ce dernier, tandis que les talons se regardent dans le premier : l’un & l’autre de ces défauts mettent le cheval hors du degré & du point de force dans lequel il doit être : en effet, comment peut-il se soutenir à marcher franchement & finement, si la masse de son corps, élevé sur les quatre jambes, comme sur quatre colonnes, ne porte & ne repose sur une base fixe & solide, c’est-à-dire, sur toute l’étendue de son pied ? C’est ce qui a lieu dans le cheval panard & cagneux : dans le premier, la masse est plus rejetée sur les quartiers de dedans du pied, que sur les quartiers de dehors ; tandis que, dans le second, les quartiers de dehors en supportent, au contraire, la plus grande partie ; ce qui fait que le cheval, dans l’un & l’autre cas, ne peut qu’être absolument hors de cet équilibre & de ce point de fermeté, qui est le principal fondement & le premier soutien de l’édifice.

Maladies du coude. Nous appercevons quelquefois à la pointe du coude, une tumeur dure de la nature de la loupe ; quelquefois nous n’y rencontrons qu’une simple callosité ; l’un & l’autre de ces maux constituent la maladie appelée du nom d’éponge ; dénomination qu’elle tire & qu’elle reçoit de la cause qui la produit, puisqu’elle n’est due qu’au contact violent & réitéré des éponges du fer, qui appuient contre cette partie, lorsque le cheval se couche en vache, c’est-à-dire, lorsqu’étant couché, les jambes sont repliées de manière que les talons répondent au coude, & supportent presque tout le poids de l’avant-main.

À l’égard du traitement conve-