Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/705

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soixante pieds de planches ; toute sa masse ou matière fut évaluée à quatre vingt-dix-sept tonnes. On a vu dans le même pays un orme creux, à peu près de même taille, qui servit longtemps d’habitation à une pauvre femme, qui s’y retira pour faire ses couches. »

« Le même auteur cite deux ifs très-âgés, dont l’un avoit douze aunes de tour, c’est-à-dire, près de trente pieds, & l’autre de cinquante-neuf pieds de circonférence au tour, qui font près de vingt pieds de diamètre. »

« Harlei rapporte que dans le Comté d’Oxford en Angleterre, un chêne dont le tronc avoit cinq pieds quarrés, dans une longueur de quarante pieds, ayant été débité, ce tronc produisit vingt tonnes de matière, & que ses branches rendirent vingt-cinq cordes de bois à brûler.

« Plot, dans son Histoire naturelle d’Oxford, fait mention d’un chêne dont les branches de cinquante-quatre pieds de longueur, mesurées depuis le tronc, pouvoient ombrager trois cent quatre cavaliers ou quatre mille trois cent soixante-quatorze piétons. ».

« Au rapport de Ray, on a vu en Westphalie plusieurs chênes monstrueux, dont l’un servoit de citadelle, & dont l’autre avoit trente pieds de diamètre, sur cent-trente pieds de hauteur. On peut juger de la grosseur prodigieuse de ces arbres, par ce que dit le même auteur de celui dont furent tirées les poutres transversales du fameux Vaisseau appelle le Royal-Dovereing, construit par Charles I, Roi d’Angleterre : ce chêne fournit quatre poutres, chacune de quarante-quatre pieds de longueur, sur quatre pieds neuf pouces de diamètre ; il falloit que cet arbre eût au moins dix pieds de diamètre, sur une longueur de quarante-quatre pieds. L’arbre, continue Ray, qui servit de mât à ce vaisseau, mérite d’être cité, quoique d’un autre genre ; il avoit, dit-il, quatre-vingt-dix-neuf pieds de long, sur trente-cinq pieds de diamètre ; mais cette grosseur nous paroît bien disproportionnée à la hauteur de quatre-vingt-dix-neuf pieds, & à la largeur des plus grands navires qu’il soit possible de construire. »

« Les plus grands baobabs que j’aie eu occasion de mesurer au Sénégal, avoient soixante-dix-huit pieds de circonférence, c’est-à-dire, environ vingt-sept pieds de diamètre, sur soixante-dix de hauteur, & cent soixante pieds de diamètre à leur pomme ou tête ; mais d’autres voyageurs en ont vu de plus gros dans ce même pays ; Ray dit, qu’entre le Niger & le Gambie, on en a mesuré de si monstrueux, que dix-sept hommes avoient bien de la peine à les embrasser en joignant les uns aux autres leurs bras étendus, ce qui donneroit à ces arbres environ quatre-vingt-cinq pieds de circonférence, ou près de trente pieds de diamètre. Jules Scaliger dit qu’on en a vu jusqu’à trente-sept pieds. »

« Ray cite encore le rapport des voyageurs qui ont vu au Brésil un arbre qu’il ne nomme pas, de cent vingt pieds de tour, c’est-à-dire, de quarante-cinq pieds de diamètre, & qu’on conserve religieusement à cause de son ancienneté. »

« Il est dit dans l’Hortus Malabaricus, que le figuier appelé Atti-Meer-Alou par les Malabares, a communément cinquante pieds de circonférence, ce qui fait environ dix-huit pieds de diamètre. Mais Pline en cite de beaucoup