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promptement le mal, en aidant les fibres distendues à reprendre leur ton, & en leur rendant leur ressort. Si l’on donnoit le temps à l’enflure de se former, ces topiques, loin de remplir le but désiré, deviendroient nuisibles & même dangereux, en roidissant les fibres, & en favorisant la suppuration qu’il est toujours essentiel d’éviter dans les articulations ; mais si l’engorgement est survenu, il faut, au contraire, recourir à l’application des relâchans & des émolliens en fomentations & en cataplasmes, dans la vue de diminuer la tension des fibres, d’abattre la douleur & de favoriser la résolution. On connoìt que la résolution commence à se faire quand l’inflammation diminue, & que la douleur est moindre. Il s’agit alors de mettre en usage les résolutifs tels que le vin aromatique, & l’eau-de-vie camphrée ; ces remèdes ayant la vertu de relever le ton des fibres, & de ranimer la circulation dans la partie, achèvent parfaitement la cure.

On ne doit pas oublier de saigner l’animal au commencement de l’entorse, si elle est considérable ; c’est le vrai moyen de désemplir les vaisseaux, & de prévenir l’enflure du boulet. La saignée doit être pratiquée au plat de la cuisse, si l’entorse affecte le boulet des jambes antérieures ; & à la veine céphalique ou de l’ars, si l’accident est arrivé au boulet de derrière. M. T.



ENTURE. (Voyez Greffe)


ENTRE-HYVERNER. Labour donné aux terres pendant l’hiver. Je ne conçois pas le but que se propose le cultivateur dans cette opération, à moins qu’il n’habite les provinces très-méridionales du royaume. Par-tout ailleurs l’hiver est la saison des pluies & des gelées. Labourer lorsque la terre est humectée, c’est la pétrir, agglutiner ses parties, &c. Si la terre est gelée, c’est fatiguer les bêtes inutilement, & enterrer la partie glacée qui aura beaucoup de peine à fondre. Dans l’hiver, les météores produisent peu d’effets, excepté celui de la gelée qui soulève & divise la terre, comme il a été dit au mot Amendement. Il vaut donc beaucoup mieux labourer à la fin de l’automne, lorsque la terre n’est pas encore imbibée par la pluie.

Dans les provinces méridionales, au contraire, où les pluies sont rares, & lorsque les terres ne sont pas boueuses, un bon labour, profondément fait, dispose la terre à mieux recevoir ceux que l’on donnera dans la suite, parce que la sécheresse du printemps ou de l’été peut fort bien ne pas permettre de sillonner profondément ; dans ce cas ce labour est très-utile. La terre est ameublie, & il n’y a presque point d’évaporation de ses principes.


ENVELOPPE, Botanique. Ce mot désigne, en botanique, non-seulement les organes des plantes qui défendent & recouvrent le pistil & les étamines, mais encore ceux que l’on remarque autour du bouton, du fruit & des semences. La nature, toujours sage dans ses vues n’a pas voulu exposer d’abord les parties les plus délicates & les plus essentielles de la plante, celles de la reproduction. Mille accidens divers, l’intempérie des saisons, le passage subit du froid au chaud, devoient nécessairement les faire périr, si la nature n’y avoit