plantes, comme sur quelques arbres ; l’épiderme semble se renouveler de temps en temps, il se détache par parcelles assez considérables, & l’on en retrouve un nouveau fraîchement produit. Cette observation, jointe à quelques raisonnemens, firent élever des doutes même sur l’existence de cette membrane, dans l’esprit de M. Desaussure. Ce savant observateur crut d’abord que ce n’étoit qu’une couche de quelque fluide, soutenue par les fibres du réseau cortical qui offroit aux yeux l’apparence d’une membrane ; ensuite il s’imagina qu’elle n’étoit qu’une illusion d’optique. Pour résoudre le premier doute, il fit sécher des écorces, & il la retrouva encore sur les écorces sèches ; pour dissiper le second, il l’observa à différens jours, dans différentes positions, avec différens microscopes, & il la retrouva toujours.
Ses recherches ont été encore plus loin, car, sur plusieurs espèces d’arbres, il a observé très-distinctement une membrane délicate recouvrant ce réseau & ces fibres que l’on a nommées l’épiderme des branches, du tronc & des racines ; mais toujours aussi sage dans ses conclusions qu’exact dans ses observations, il n’ose pas en conclure du particulier au général. Si mes observations peuvent être mises à côté de celles de ce célèbre naturaliste, la question seroit absolument décidée, & l’on pourra regarder toutes les plantes & tous les arbres, en général, comme revêtus de cette membrane ; je l’ai retrouvé si souvent, & dans tant d’espèces diverse, sur tant de parties, que je n’ai pas craint d’assurer au mot Écorce, & que je ne crains pas de le répéter ici, que son existence est commune dans tous les individus : ce n’est point, à la vérité, sur les vieux troncs que je l’ai cherché ; l’état de dépérissement ou il est dans la plupart, l’espèce de couche terreuse dont l’air, les insectes & les plantes parasites le recouvrent perpétuellement, mettent dans l’impossibilité de le bien observer ; mais c’est sur les jeunes branches, les pousses de l’année, & les racines tendres que j’ai été l’examiner. Le microscope de Dellebare me l’a toujours offert ; ce qui est le plus étonnant, c’est l’espèce d’uniformité que j’ai observée dans tous les épidermes. Cette membrane est si fine & si simple que la substance qui la compose doit, pour ainsi dire, être une.
Lorsqu’il est directement exposé à l’influence de l’air & des météores, je me suis apperçu qu’il étoit moins transparent, & par conséquent, à ce que je crois, plus épais ; ou ce qui pourroit peut-être être plus juste, les vaisseaux indiscernables dont il est composé, sont obstrués, & les sacs qu’il renferme, desséchés. Que l’on prenne une féve, & qu’adroitement on enlève l’épiderme qui est au-dessous de la première peau, on s’appercevra que non-seulement il recouvre la partie convexe des lobes, mais encore qu’il se replie autour d’eux, qu’il leur sert d’enveloppe dans l’intérieur de la féve, que de-là il recouvre la radicule & la plumule. Si on étend sur le porte-objet un lambeau de cet épiderme, dont une partie appartienne à la partie extérieure, & l’autre à la partie intérieure de la féve on distinguera facilement la différence de transparence, la partie intérieure étant ou