en a de très-fluides, comme celles de lavande, de rue ; &c. quelques-unes, se congèlent par le froid, ainsi que celles d’anis, de fenouil ; d’autres sont toujours concrètes ; comme celles de rose, de persil, de benoite & d’aunée ; 3°. par la couleur ; les unes n’en ont aucune, d’autres sont jaunes, comme celle de la lavande ; d’un jaune foncé, celle de la canelle ; bleue, celle de la camomille ; aiguë-marine, celle de millepertuis ; vertes, celle de persil ; 4°, par la pesanteur ; les unes surnagent l’eau, comme la plupart de celles de nos pays ; d’autres vont au fond de ce fluide, comme celles de sassafras, de girofle, & la plupart de celles des plantes étrangères : cette propriété n’est cependant pas constante, relativement aux climats, puisque l’huile essentielle de muscade, de macis, de poivre, est plus légère que l’eau ; 5°. par l’odeur & la saveur : cette dernière propriété est souvent très-dissidente dans l’huile essentielle, de ce qu’elle est dans la plante : par exemple, le poivre donne une huile douce, & celle d’absynthe n’est point amère.
L’intérêt altère tout ce qu’il touche, & les huiles essentielles sont tous les jours falsifiées, en les alongeant avec des huiles grasses, ou de l’huile de térébenthine, ou de l’esprit de vin. Il est heureusement assez facile de reconnoître les fraudes, & on découvre si elles contiennent de l’huile grasse, parce qu’alors elles tachent le papier ; de l’huile de térébenthine, par l’odeur forte de cette dernière qui subsiste, après l’évaporation de la première ; de l’esprit de vin, en y versant un peu d’eau dedans : l’eau se combinant avec l’esprit devin, l’huile essentielle se sépare & trouble la liqueur.
Le camphre est une huile essentielle concrète. (Voyez le mot Camphre) M. M.
ESSIEU. (voyez Voiture)
ESSORER, se dit en jardinage de l’action du soleil sur la terre, qui dissipe sa trop grande humidité. On ne doit point travailler la terre des jardins, labourer celle des champs, jusqu’à ce qu’elle soit assez essorée, sans quoi elle se lèveroit par masses, & seroit comprimée par l’instrument dont on se sert.
ESTAMPURE. Nous entendons par ce mot, les trous dont le fer du cheval est percé, pour livrer passage aux cloux, & pour en noyer en partie la tête.
Les estampures indiquent le pied auquel le fer est destiné ; celles d’un fer de derrière sont plus en talon, elles sont plus maigres, c’est-à-dire, plus rapprochées du bord extérieur du fer, dans fa branche qui doit garantir & couvrir le quartier de dedans, & c’est par elle qu’on distingue celui qui est forgé pour le pied gauche ou pour le pied droit. (Voyez Ferrure) M. T.
ESTOMAC. C’est un grand réservoir en forme de sac, qui ressemble à une cornemuse, placé en partie dans l’épigastre.
Ce viscère destiné à recevoir les alimens, est sujet à une infinité de maladies ; & pour pouvoir les rassembler ici, il faut nécessairement les diviser en plusieurs classes.
Dans la première seront comprises celles qui dépendent des vices de ce viscère, comme le principal siège de l’appétit, des alimens, & de le