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appétit, le spasme subit se dissippe, & l’animal continue son chemin.

Les auteurs d’où nous avons extrait les symptômes de cette maladie, ne s’accordent pas sur les moyens de la guérir : les uns soutiennent qu’elle est incurable, les autres prescrivent l’usage des apéritifs, tels que l’acier & le foie d’antimoine ; ceux-ci n’admettent pour principes que les vents contenus dans les premières voies ; ceux-là la font dépendre d’une grande sensibilité des tuniques de l’estomac, ou de la dépravation du suc gastrique. Nous nous garderons bien de rien avancer ici de certain sur les causes de cette maladie, & sur les remèdes qui lui sont propres, n’ayant pas encore, dans le cours de nos travaux, trouvé l’occasion de l’observer dans aucun animal. M. T.


FAINE. (Voyez Hêtre)


FAISAN, FAISANDERIE. M. von Linné nomme le faisan phasianus ou oiseau des bords du Phase. C’est une espèce de coq sauvage qui se tient dans les bois, se nourrit de glands, de baies, de grains, de semences & d’insectes. La femelle se nomme Poule Faisane ou Faisande. Le faisan s’accouple avec nos poules ordinaires. Les Argonautes, après leur expédition à Colchos, rapportèrent cet oiseau en Grèce.

Section première.

Du Genre & des Espèces de Faisans.

Du genre. L’extrémité inférieure des pattes est garnie de quatre doigts dénués de membranes, trois devant, derrière, tous séparés environ jusqu’a leur origine ; les jambes couvertes de plumes jusqu’au talon ; Le bec en cône courbé, la tête dénuée de membranes charnues, les pieds nuds, la queue longue.

Des espèces. 1. Faisan ordinaire… Phasianus vulgaris, Lin. Il est à peu près de la grosseur d’un chapon. Les vieux faisans ont le bec blanchâtre, avec une membrane charnue, élevée des deux côtés, couvrant, pour ainsi dire, les narines. Les yeux ont l’iris jaune ; l’œil est entouré d’une large pièce couleur d’écarlate, mouchetée de petites taches noires sur le devant de la tête, & à la base de la mâchoire du bec ; les plumes sont noires avec une espèce de lustre pourpré ; le dessus de la tête & le dessous du cou sont ornés d’un vert obscur & reluisant comme de la soie ; le dessus de la tête est plus clair ; autour des oreilles, des plumes s’avancent en dehors ; les plumes du cou & celles de la gorge sont d’un pourpre luisant ; sous le menton & au coin de la bouche il y a des plumes noires bordées de vert ; le reste du cou au-dessous du vert est de même couleur que la poitrine ; les épaules, le milieu du dos & les côtés, au-dessous des ailes, sont couverts de belles plumes, dont les bouts sont noirs, & les bords teints d’une belle couleur qui paroît être noire ou pourprée, selon les rayons de lumière. Immédiatement après le pourpre de chaque plume, on distingue en travers, une ligne ou une couche d’or ; au-dessous de l’or est un jaune brillant qui s’étend aussi bas que le fond noir ; la couleur d’or ne se trouve pas immédiatement près du jaune ; elle est séparée par une ligne étroite & intermédiaire d’une espèce de