Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/470

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

intéressant qu’on en fît de suivies sur toutes les plantes auxquelles la poussière des étamines seroit inutile ! Cela répandroit le plus grand jour sur ce mystère.

On peut féconder artificiellement une plante en répandant sur son pistil, la soufrière de ses étamines ; mais on peut encore répandre sur son pistil la poussière des étamines d’une autre plante, ou de son espèce ou d’une espèce différente, & alors, quand la fécondation a lieu, il naît une nouvelle plante à laquelle on a donné le nom d’hybride, qui assez souvent tient des deux. La plante hybride est dans le règne végétal, ce que le mulet est dans le règne animal. Nous parlerons, au mot Hybride, de cette fécondation singulière, de la manière de la faire, de ses effets & des observations qui y ont rapport. (V. Hybride) M. M.


FENIERE, FENIL. Lieux destinés à serrer les foins. On doit les construire de manière que le foin ne soit exposé ni à une grande chaleur ni à l’humidité. (Voyez Foin.)


FENOUIL COMMUN. (Voyez Planche IV, pag. 411) M. Tournefort le classe dans la seconde section des herbes à fleurs en rose & en ombelle, dont le calice se change en deux petites semences oblongues, & il l’appelle fæniculum dulce majore & albo semine. M. von Linné le nomme anethum fæniculum, & le classe dans la pentandrie digynie.

Fleur D, composée de cinq pétales C, recourbés ; de cinq étamines & de deux pistils. Les étamines environnent l’embryon B, contenu dans un calice à peine visible.

Fruit E, ovale composé de deux semences G, convexes, cannelées d’un côté, & aplaties de l’autre ; elles se séparent & restent suspendues aux deux divisions du pédicule, comme on le voit en F.

Feuilles. Elles embrassent la tige par leur base ; elles sont deux fois ailées ; les folioles simples, ailées, linéaires, comme cylindriques, terminées en pointe.

Racine A, en forme de fuseau, cylindrique, presque blanche.

Port. Tiges de la hauteur d’un homme & souvent plus droites, cylindriques, cannelées, noueuses, lisses. L’ombelle naît au sommet, composée de plusieurs rayons ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges.

Lieu. Les terrains pierreux, ses vignes des pays méridionaux de France ; cultivé dans les jardins au nord de la France. La plante est bienne si on la laisse fleurir, & subsiste autant de temps qu’on lui empêche de fleurir & grainer ; fleurit pendant tout l’été.

Propriétés. Les. feuilles ont une odeur aromatique, douce, une saveur légèrement âcre : les semences sont plus âcres, & la racine est comme les feuilles. Toute la plante est résolutive, carminative, diurétique, stomachique, sudorifique.

Usages. L’eau distillée des semences & des feuilles, jouit bien foiblement de leurs propriétés. L’huile tirée par expression des semences a les mêmes propriétés que les huiles d’olives, de noisettes, & rien de plus. L’huile essentielle à petite dose, & unie avec du sucre, échauffe beaucoup & appaise rarement les coliques venteuses. En onction elle accroît les forces