Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/519

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d’un demi ou d’un degré ; il est donc nécessaire de recourir à des instrumens plus sensibles, & qui caractérisent mieux les impressions reçues ; le thermomètre est excellent à cet effet.

Tant que la chaleur augmente dans la masse, c’est une preuve, en général, que la fermentation n’est pas à son plus haut période ; lorsqu’elle se soutient au même degré, c’est une preuve qu’elle y est arrivée ; mais d’après quelle hauteur dans la cuve doit-on juger ce degré de chaleur, puisqu’à la base, au centre & au sommet, ces degrés diffèrent entre eux ; voyez le tableau précédent qui indique au complément de la fermentation, vingt-quatre pour le sommet, dix-neuf pour le centre, & dix-huit pour la base. Je n’avance pas que chaque année on aura la même différence ; le tableau de la fermentation que je dressai en 1781, est trop incorrect pour le comparer avec celui de 1782 très-exact. Au mot Vin je rapporterai celui des prochaines fermentations & s’il s’accorde quant à la marche, avec celui de 1781, on aura quelque chose de décidé à ce sujet ; il en est ainsi, je pense, de la couleur, ce qui sera vérifié à cette époque. Si je présente aujourd’hui ce tableau, c’est uniquement pour engager les amateurs à répéter ces expériences, en faisant que la cuve soit remplie le même jour, la vendange égrappée, & rigoureusement foulée, le raisin cueilli par un beau jour, & celui cueilli dans la matinée, laissé exposé au gros soleil, afin que toute la masse de vendange ait, à très-peu de chose près, le même degré de chaleur ; ils observeront encore que le maximum de cette chaleur est dépendant des lieux, de l’année, &c.

Si on avoit pris le maximum de la chaleur de la fermentation, dans le tableau de M. Poitevin, & jugé qu’il indiquoit le moment du décuvage, la cuvée auroit dû être tirée le onze à midi ; car certainement il avoit déjà eu un affaissement sensible, ainsi cet exemple ne peut pas servir de règle, parce qu’il n’y a pas eu simultanéité dans la fermentation. J’ose dire que ce vin décuvé le seize, a été beaucoup plus mat, & qu’il s’est conservé moins long-temps que si la fermentation n’avoit pas été interrompue, & que si, dans cette supposition, il avoit été décuvé au vingsixième degré de chaleur.

À la suite de ce premier tableau on en trouve un second, & du même mémoire, pris sur une cuve commencée à remplir le premier oct. & finie à être remplie le quatorze du même mois, enfin tirée le vingt-sept au soir.

Quantième du mois Chaleur de
la Cuve
Signe de la cuve,
ou effervescence
Octobre
15 Le matin. 28 très-forte
Vers midi. 28
Le soir. 28
16 Le matin. 28
Vers midi. 28
Le soir. 28
17 Vers midi. 28
Le soir. 27
18 Le matin 27
19 Le matin. 27 sensiblement
décroissante.
19 Le matin. 27
Le soir. 27
20 26
21 25
22 24
23 23
24 22 paroissoit éteinte
25 22
26 25 Elle s’est ranimée
et la cuve a donné
des marques d’ébullition.
27 45

(Le 27) La Cuve a été tirée ; & une heure après que le vin a été mis dans un tonneau, sa chaleur étoit de 21 degrés & demi.