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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/578

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feuille est cette partie de la plante qui accompagne les tiges, les branches & les fleurs ; c’est une production mince, ordinairement verte, qui est soutenue par un pétiole, & quelquefois adhérente par sa base. Si ce n’est pas la plus belle partie, c’est du moins la plus usitée, & celle dont l’utilité est de plus longue durée. On distingue dans la feuille deux parties principales, le pétiole ou la queue, & la feuille proprement dite. Le pétiole est Ce petit cylindre ligneux qui part de la branche ou de la tige, & dont l’épanouissement vers l’extrémité donne naissance aux nervures qui forment la charpente de la feuille. La feuille, de son côté, est formée de ces nervures principales, réunies par une infinité d’autres en tout sens, ce qui produit un réseau, dans les mailles duquel se trouve le parenchyme. Les deux surfaces de ce réseau sont recouvertes par une écorce & un épiderme.

§. II. Foliation, ou disposition de la feuille dans le bouton. La feuille, comme toutes les autres parties de la plante, est enfermée originairement dans le germe, mais distribuée en infiniment petit dans tous les endroits où elle doit être un jour. Il est probable que la feuille n’y existe pas sous sa forme complète & organique, elle y est en élémens, & elle se développe à mesure que les sucs nourriciers viennent dissoudre & remplir les mailles du réseau. (Voyez Accroissement) La plantule sortie de terre offre les deux premières feuilles, les séminales ou cotylédons. (Voyez ce mot) La plante croît, & ses branches perçant l’écorce dans différens endroits, portent des boutons qui renferment les feuilles qui doivent les garnir, ou bien les feuilles elles-mêmes naissent de l’aisselle des cotylédons ou des branches nouvelles. Les feuilles qui, dans les plantes herbacées, paroissent toutes seules, naissent toujours roulées de différentes manières ; mais cet enroulement n’est nulle part aussi varié & aussi admirable que dans le bouton à feuilles ou à bois. Cette situation, que le Chevalier von-Linné a nommée foliation, est très-régulière pour chaque espèce de plantes. Pour la bien observer, on prend un bouton prêt à s’épanouir, & on le coupe horizontalement ; la section fait voir l’ordre admirable avec lequel chaque feuille est disposée autour du centre du bouton.

Selon le chevalier von-Linné, les feuilles, en général, sont roulées dans le bouton sous dix formes principales, qui déterminent autant de foliations différentes.

1°. La feuille peut être repliée de manière que ses bords latéraux sont roulés sur eux-mêmes en dedans, comme dans le chèvre-feuille, le poirier, le pommier, le plantain, l’ortie, le sureau, &c. Fig. 1, Pl. 5. Lorsqu’il n’y a qu’une feuille, c’est une foliation simple ; mais il est bien des cas ou il se trouve plusieurs feuilles dans le même bouton ; alors elle est alterne, si les feuilles sont l’une dans l’autre, & que les rebords soient opposés à la nervure du milieu, comme Fig. 2, & opposée, lorsqu’il y a deux feuilles roulées par leurs bords, opposées l’une à l’autre, comme la Fig. 3.

2°. Les bords de la feuille roulés en dehors, comme dans le romarin, le laurier, la pariétaire, la primevère, le chardon, &c., Fig. 4.