Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/672

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

noit pas cette précaution, ces fléaux s’élèveraient & frapperoient la paille trop inégalement & avec trop de pesanteur.

Le bois de l’arbre doit être extrêmement droit, sur tout le long des fléaux… Pour douze fléaux, il faut un arbre de la longueur de trente-six pieds ou environ. Ces fléaux doivent être soutenus à une certaine distance de leur extrémité supérieure, par des chevalets entés sur la partie inférieure du châssis.

Je ne connoissois pas la machine de M. Hansen, lorsque je fis construire la mienne en 1766. Il falloit la force d’un homme, & non celle d’un enfant ou d’un chien, pour la faire mouvoir. Les hérissons de l’arbre portoient toujours sur les fléaux, attendu qu’ils étoient placés sur une double spirale ; de manière que deux fléaux frappoient par intermittence, lorsque les deux voisins venoient de s’élever, & les deux derniers étoient prêts à frapper. Leur action étoit rapide, bien intermittente, &, malgré cela, je préfère l’usage du fléau ordinaire. Je ne vois guère comment M. Hansen peut faire battre une grosse gerbe à la fois ; car, quoique les cordes de ma machine fussent bien tendues, je ne pouvois séparer le grain que d’un lit de paille de trois pouces de hauteur environ, ou, à peu de chose près, égal à celui des aires. Il falloit toujours être à raccourcir ou à alonger les cordes. La fraîcheur de la nuit, la rosée, les faisoient enfler & souvent casser ; l’ardeur du soleil les distendoit, de sorte qu’on perdoit beaucoup de temps. Somme totale, la machine a été reléguée sous le hangard. Comme depuis lors je n’ai fait exécuter aucune des machines que je décris, je ne puis les apprécier. On assure qu’en Dannemarck on fait usage de celle de M. Hansen, & qu’on s’en trouve bien.

Machine de Perpesson. Fig. 3.

L’auteur est un paysan suédois du village de Niurundal, province de Medelpadel. On la dit employée en Suède, & qu’on la trouve commode & peu dispendieuse.

Sa construction représente un chariot à plusieurs essieux & à plusieurs roues. Sa longueur aa est de cinq aunes suédoises ; (une aune de Suède est exactement la moitié d’une aune de Paris ; voyez ce mot) les roues fff sont au nombre de dix-huit ; dix de ces roues sont posées sur des essieux de fer ccc ; ces essieux sont enchâssés dans des traverses de bois bbb, & chacune de ces traverses de bois est de l’épaisseur de trois seizièmes d’aune.

Les autres quatre roues, qui sont à chacune des deux extrémités du chariot, posent sur un essieu entièrement de fer, & elles sont jointes de si près, qu’elles se touchent presque toutes par leurs moyeux.

La longueur des traverses, ou la largeur du chariot, n’est pas égale, comme on le voit dans la figure 3. La plus longue, & qui est placée au centre, est d’une aune cinq huitièmes ; la plus courte, & qui est aux extrémités, n’est que de trois quarts d’aune.

Les traverses montées sur les roues, sont attachées l’une à l’autre par des bâtons serrés par les bouts, & accrochés dans les anneaux eee ; ces anneaux sont pratiqués dans les traverses bbb. De manière que la machine peut être tournée & retournée