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deux grains ou environ de terre calcaire, quatre de sel marin, & près de deux gros d’alcali : cette proportion varie dans les différentes sources. Les eaux d’Aix-la-Chapelle appartiennent à la seconde espèce des eaux sulphureuses.

Bagnières-de-Luchon. Ces eaux sulphureuses jouissent d’une température différente dans leurs diverses sources ; dans l’ancienne source de la grotte, & dans la chaude à droite, elle va jusqu’à cinquante-un : ces eaux déposent un sédiment noirâtre, luisant & balsamique, & par-dessus une autre couche blanche & savonneuse. Ces dépôts sont dûs à de l’argile extrêmement divisée ; elles appartiennent à la première espèce, ainsi que les deux suivantes.

Barèges. La température des cinq sources de Barèges varie depuis le vingt-huit jusqu’au quarantième degré du thermomètre : ces eaux exhalent l’odeur d’œufs couvés ; mais si on les laisse quelque temps à l’air, elles perdent absolument cette odeur. Leur saveur est douceâtre tirant sur le fade, & se conserve plus longtemps que l’odeur : elles sont très-douces au toucher, claires & limpides, & noircissent l’argent : elles ne contiennent par pinte que deux grains de matières étrangères, du foie de soufre à base d’alcali, de l’argile phlogistiqué, du sel marin à base terreuse.

Bonnes. Les eaux de Bonnes sont très-douces, très-savonneuses, & sulphureuses ; elles diffèrent des eaux de Barèges, par la nature du foie de soufre qui est terreux, & par l’absence du sel marin à base terreuse qu’on n’y trouve pas.

Caransac. Ces eaux sont sulphureuses-martiales, & appartiennent à la troisième espèce des eaux sulphureuses.

Couterets. Elles sont très-claires, limpides, sulphureuses & savonneuses. La température des différentes sources de Couterets va depuis trente-un degrés jusqu’à quarante-quatre ; elles sont de la même nature que les eaux de Barèges, dont elles ne diffèrent que par leur intensité.

Montmorenci. Les eaux de Montmorenci, près Paris, sont très-sulphureuses, contiennent de la sélénite, du sel de glauber à base terreuse, du sel marin à base terreuse, & de la terre calcaire : elles appartiennent à la seconde espèce des eaux sulphureuses.

Saint-Amand. Elles sont tièdes ; elles ne sont sulphureuses que parce qu’elles sont imprégnées du gaz ou de l’air hépatique, & par conséquent, elles appartiennent à la seconde espèce.

Classe IV. Eaux ferrugineuses.

Les eaux ferrugineuses sont les plus abondantes de la nature, & il y a peu de provinces qui n’en renferment quelques-unes : cette abondance vient de ce que le fer est, de tous les métaux, le plus commun & le plus facile à être attaqué & dissous. L’eau simple, même l’eau distillée, vient à bout de l’altérer, & de s’en charger ; à combien plus forte raison éprouve-t-il l’action de l’eau saturée de principes salins ? Les eaux ferrugineuses, en général, ont un goût stiptique, astringent & dur, rarement ne tiennent-elles que du fer ; il y est mêlé le plus ordinairement avec des sels ou de terres.

Le fer est tenu en dissolution dans