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après, si toutefois le vigneron sait les ménager & se conduire avec prudence. Cet insecte n’est pas aussi commun dans les vignobles du midi que dans ceux du centre & du nord du royaume : on connoît le mal, le paysan se lamente, gémit, & ne se donne aucun mouvement pour en détruire la cause ; c’est le cas de lui dire : aide-toi, & le ciel t’aidera. En traitant de la vigne, nous indiquerons la marche à tenir pour purger les vignes de ces insectes en peu d’années.

Le Velours-vert. Il diffère du gribouri ordinaire par la couleur de la robe d’un beau vert brillant & soyeux ; son corps plus alongé que celui du gribouri, son corcelet un peu bombé, & couvert de petits points séparés les uns des autres ; les antennes & les tarses sont noirâtres ; les étuis couverts de points qui se touchent, ce qui rend l’animal moins lisse, & fait paroître sa couleur plus riche. » M. Geoffroi lui assigne le saule pour habitation. Je l’ai rencontré plusieurs fois sur les vignes, où je l’ai vu produire les mêmes dégâts que le gribouri ; il s’enterre a la fin de l’automne, pour reparoître au printemps suivant & causer de nouveaux ravages.

GRILLON. M. Geoffroi le classe parmi les coléoptères ou insectes à étuis mols & comme membraneux, & qui ont trois articles à toutes les pattes, & il le désigne ainsi : Gryllus pedibus anticis, simplicibus. Von-Linné le nomme Gryllus domesticus. Cet insecte vit également dans les champs & à la campagne ; il est moins malfaisant, qu’incommode par son cri : il se tapit dans les murs, dans les cheminées ; & aux champs, on ne le voit que pendant les chaleurs.


Grillon-Taupe. Nom qu’on a donné à la courtilière, à cause d’une certaine ressemblance dans la forme avec le grillon, & parce qu’elle creuse des galeries dans la terre, comme la taupe. Cet insecte est le fléau des jardins : nous le ferons connoître au mot Taupe-Grillon.


GRIOTTE, GRIOTTES. (Voy. Cerisier).


GROSEILLE, GROSEILLIER. Tournefort l’appelle grossularia, & le place dans la huitième section de la vingt-unième classe des arbres & arbustes à fleur en rose, dont le pistil se change en un fruit à pépin. Von-Linné le nomme ribes, & le classe dans la pentandrie monogynie.


I. Caractère du Genre.


Calice d’une seule pièce, renflé, presqu’entièrement divisé en cinq parties ; les découpures oblongues, concaves, colorées & recourbées en-dessous. La fleur a cinq petits pétales disposés en rose, & implantés sur les bords du calice ; les étamines, au nombre de cinq, droites, implantées sur le calice ; le germe au dessous de la fleur ; un seul pistil divisé en deux. Le fruit est une baie charnue, ronde, qui renferme des pépins ou semences presque rondes.

II. Caractère des Espèces.


Von-Linné divise les groseilliers en deux ordres ; savoir, en épineux, ou sans épines. Je suivrai la même division.