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& ont très-peu de courbure. La fourche proprement dite est composée d’une douille à laquelle sont adhérens deux ou trois fourchons ou branches un peu recourbées en dedans. La douille reçoit un manche de grosseur proportionnée, & de trois à quatre pieds de longueur.

Il y a encore des fourches recourbées, c’est-à-dire, que les branches avec le manche forment une espèce de triangle, tandis que, dans les précédentes, le manche est presque perpendiculaire aux branches. Ces dernières sont particulièrement destinées à enlever le fumier.


FOURCHETTE, Médecine vétérinaire. La fourchette n’est autre chose que cette corne qui forme, dans la cavité du pied, une espèce de fourche, en s’avançant vers le talon ; elle tire son nom de cette bifurcation.

Elle doit être proportionnée au pied du cheval, c’est-à-dire, n’être ni trop, ni trop peu nourrie. Dans le premier cas elle est dite fourchette grasse, tandis que dans le second elle est appelée fourchette maigre.

Le volume trop considérable de cette partie est un défaut très-grand auquel les chevaux, qui ont les talons bas, sont très-sujets. Cette disproportion en volume & en maigreur, caractérise toujours un mauvais pied, parce que le pied ne peut être véritablement bon qu’autant que la nourriture se distribue dans une juste égalité à toutes les parties qui le composent. (Voyez Pied)

Maladies de la fourchette. Une tumeur ou excroissance fibreuse & spongieuse, d’une odeur très-fétide, dont la substance est assez semblable à l’ongle pourri & ramolli, & qui a son siège au bas des talons, & le plus souvent à la fourchette, forme ce que nous appelons fic ou crapaud. (Voyez Fic) Nous nommons cerises, des tumeurs situées ou à côté, ou dessus, ou au bout de la fourchette ; enfin, cette partie est disposée à la pourriture, & tombe ordinairement par morceaux, à la suite des teignes (voyez Teigne) dont elle peut être attaquée. Il arrive plus souvent encore qu’elle se corrompt, lorsqu’on laisse les chevaux dans le fumier, surtout lorsque le pied est trop rarement paré. C’est ce que l’expérience démontre tous les jours dans les campagnes où, pour se procurer des bons engrais on a coutume de laisser pourrir pendant deux ou trois mois la litière sous les pieds des chevaux de labour. M. T.


FOURMI. Insecte trop connu pour le décrire : d’ailleurs on peut consulter les livres d’Histoire naturelle, & nous allons parler seulement des dégâts réels ou apparens qu’on lui attribue. Que de fables merveilleuses a fait naître l’activité de cet insecte ! On lui a vu charier des grains de toute espèce, des débris de pailles, d’herbes, de bois, & l’on a cru que c’étoit des provisions pour l’hiver. Sa prévoyance a paru admirable & devoir servir de leçon aux dissipateurs ; mais l’on s’est trompé sur l’objet du travail de cet insecte. Dès que la saison devient rigoureuse, & jusqu’à ce que la terre soit réchauffée par le retour du